Selenielle
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Selenielle

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 Surprises et gueule de bois [Terminé]

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Even
La Friponne
Even


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MessageSujet: Surprises et gueule de bois [Terminé]   Surprises et gueule de bois [Terminé] Icon_minitimeDim 4 Nov - 17:02

Suite de [Parfum de débauche...]
PV PikaJak ^^


Le soleil était levé depuis longtemps déjà lorsqu’Even ouvrit les yeux. Elle avait été réveillée par un rayon de lumière qui, entrant par la fenêtre, était venu éclairer désagréablement son visage. Le plafond qui s’offrit alors à son regard la fit réfléchir quelques instants : ce n’était pas sa couleur normale… Dans sa chambre il était beige ; ici il était blanc. Première heureuse déduction de la journée : ce n’était pas sa chambre. Mais réfléchir de la sorte donnait un mal de tête fou à la jeune femme, c’était comme si des sabots de chevaux martelaient son crâne de l’intérieur – en rythme, bien sûr. Quelque chose pesait sur son ventre… En y jetant un coup d’œil inquiet, Even se rendit compte que c’était un bras. Un bras… Un bras ? Mais à qui appartenait-il donc ? Pour le savoir, il aurait suffit à la dragonnière de se tourner à demi vers la gauche, mais cet effort lui paraissait à l’instant insurmontable… Tant pis, elle voulait savoir.

Une chevelure blanche… Et un cache-œil. C’était Jakob, le pirate du ciel. Ses neurones se remettant douloureusement en marche les uns après les autres, Even se fit la deuxième heureuse déduction de la journée : elle n’avait pas dormi seule. Le mal de tête lui en indiqua une troisième : elle avait bu. Houlà, stop, ça faisait beaucoup de déductions à la fois ça ! La jeune femme ferma les yeux, tentant de se récapituler mentalement les fruits de ses douloureuses réflexions. Ivre, pas sa chambre, avec Jakob. Ils n’avaient quand même pas… Rapide vérification : nue comme un ver, et lui aussi. Et si, ils avaient. Ne sachant trop comment réagir face à cette dernière heureuse déduction, Even se redressa complètement, ce qui eut pour effet immédiat de multiplier par deux son mal de crâne. Le bras du jeune homme glissa de son ventre et retomba mollement sur le matelas : il dormait encore.

Quelques bribes de la scène du soir précédent revenaient maintenant à la jeune femme, qui clignait des yeux pour tenter de les réhabituer à la lumière. Elle avait encore fait la folle… Cela lui arrivait décidemment assez souvent. Trop ? Mais non, c’était tellement agréable… Et puis Jakob n’était pas à proprement parler quelqu’un de repoussant. Comme si elle voulait s’en assurer, Even tourna la tête vers lui et l’observa en silence. Pas repoussant du tout, non… Au contraire, même endormi, il dégageait un certain charme auquel la jeune femme n’était pas indifférente. Cependant l’alcool n’étant plus là pour la pousser à faire des folies, elle détourna ses yeux du corps à moitié couvert par le drap du dragonnier. Ca oui, elle s’était bien amusée ! Et la serveuse, là, qui avait dû enrager comme une folle en les voyant partir tous les deux… Cette pensée fit sourire la jeune femme, elle comprenait maintenant pourquoi la colombe voulait tant mettre Jakob dans son lit : il n’était pas quelqu’un que l’on pouvait qualifier de mauvais dans l’art de rendre les femmes heureuses…

Mais pourquoi ce maudit mal de tête ne daignait-il pas la laisser réfléchir plus de dix secondes d’affilé ? Contrecoup de ses folies de la veille, la gueule de bois arracha à Even un gémissement de douleur alors qu’elle se massait la tête, assise sur le lit. Il était rare qu’elle boive autant, et ce phénomène réservé aux ivrognes ne lui était pas vraiment connu. Il faut dire que les occasions de s’amuser autant ne se présentaient pas aussi souvent qu’elle l’aurait voulu… Non, elle ne regrettait rien du tout, laissant les remords aux femmes qui se seraient embarquées dans cette galère sans s’en rendre compte. Even l’avait fait en toute connaissance de cause ; c’était juste un peu bizarre au réveil, lorsque les souvenirs n’étaient pas toujours au rendez-vous.

Maintenant elle se trouvait face à un choix, et n’arrivait pas à se décider : devait-elle partir tout de suite pendant qu’il était encore endormi, ou bien ferait-elle mieux d’attendre qu’il se réveille ? Si cela ne tenait qu’à elle, elle serait restée, au moins pour lui parler un peu ; ce n’était pas dans ses habitudes de filer comme une voleuse après avoir profité des joies de l’amour avec un homme. Cependant elle ne savait pas comment lui, il allait réagir. Lorsqu’elle l’avait rejoint la veille, il était déjà bien atteint par les brumes de l’alcool, et elle ne le connaissait pas vraiment en tant qu’homme sobre. Une chose était sûre, si elle restait ainsi prostrée sans trouver la force de bouger plus que cela, il n’y aurait bientôt plus de choix. Et puis tant pis… Elle se laissa retomber en arrière et enfonça profondément sa tête dans le traversin, tentant ainsi de calmer la nausée qui venait de la prendre à la gorge.


Dernière édition par le Jeu 15 Nov - 5:33, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Surprises et gueule de bois [Terminé]   Surprises et gueule de bois [Terminé] Icon_minitimeLun 5 Nov - 9:07

Non non non non non! Pas de soleil, pas tout de suite, pas encore… Non, non! Le soleil, oust! Dehors! Qu’il aille jouer dehors, oui, et qu’il laisse les bonnes âmes dormir en paix! Bonnes âmes… Quelles bonnes âmes?
Jakob dormait toujours oui, sous les trop clairs rayons de lumière qui avaient visiblement profité de l’absence de rideaux dans la pièce. Un côté de son visage enfoncé dans l’oreiller blanc, le ventre contre le matelas, son sommeil était lourd, noir et sans images. C’est qu’il y avait de nombreuses réparations à faire dans le véhicule, après le naufrage de la veille, et c’est vers ces dégâts que le peu de forces qu’il restait au dragonnier se concentraient.

-mmm…

Le grognement était lointain et rauque. Le réveil, selon toutes attentes, serait difficile mais, déjà, le fait de se retrouver dans son lit avait quelque chose de reposant. Rares étaient les fois où Jakob ramenait quelqu’un chez lui. À vrai dire, aucun souvenir ne lui restait d’une mésaventure qui s’était terminée dans sa chambre, ici, où il s’apprêtait à se réveiller. D’habitude, c’est chez elles qu’il aboutissait, pour finalement déguerpir rapidement le lendemain, ni vu ni connu. Et puis il y avait aussi la ville d’Ene, remplie de recoins, tantôt durs, tantôt sales, tantôt… louches, où il faisait tout à fait mauvais s’éveiller après une nuit des plus inconfortables. Mais là, sur ce matelas, il faisait bon dormir en ne rêvant à rien. Il dormirait toute la journée, tient, pourquoi pas, après tout, il n’avait rien de prévu, rien à faire, rien à-
Un pied.
Un troisième et donc, pas le sien. Il ouvrit l’œil. À côté de lui était étendue une jeune femme, floue et entourée d’une lumière vive et aveuglante. Il cligna quelques fois de l’œil, toujours couché sur le ventre et peu mobile et, finalement, lui apparut clairement le visage de son invitée.
Un autre pour mon invitée! Un autre! Un autre, un autre, un autre, un autre...
Aaaah oui… C’était donc ça… La veille avait été bien arrosée, n’est-ce pas?

-mmm…

Jakob entreprit de se retourner sur le dos, l’œil clos de nouveau, et se sentant aussi lourd qu’un pachyderme. Il y parvint, non pas sans avoir l’impression qu’un amas de briques lui pesait sur la tête, et mit son bras sur ses yeux. Il respira à grandes gorgées d’air et, prenant son courage à deux mains, dégagea son bras de son visage et ouvrit la paupière, s’y risquant une dernière fois. Il se trouvait bel et bien dans sa chambre et il y avait bel et bien une demoiselle à ses côtés, Even, de son prénom. Even… comme la…
Oh bon sang! Il avait une commandante en chef dans son lit!

Et oui…!

Jakob échappa un long soupir assez proche du bâillement et s’étira en même temps, poussant ses pieds vers le bout du lit et poussant ses coudes vers le haut. Ensuite, il s’assit et tourna la tête vers sa voisine.

-S'lut… marmonna la voix éraillée.

Ils étaient nus tous les deux, bon. Hier, la gêne n’y était assurément pas mais, maintenant qu’il désirait se lever, Jakob se trouvait un peu mal. Il n’y avait qu’une couverture et rien de près à enfiler. En fait, ses vêtements gisaient un peu partout dans la pièce… Il se gratta le dessus de la tête et, n’étant pas trop friand des longs dilemmes et questionnements, il s’assit sur le bord du lit, dos à Even. Alors seulement il releva son cache-œil, massa ses yeux, l’abaissa de nouveau et se leva. À gauche contre le mur se trouvait son bureau, chargé de livres, de feuilles éparses et de plumes. Une chaise était rangée dessous et près de la chaise gisait une boîte de bois débordante de lettres, toutes adressées à une certaine Sofie Azriel. Des vêtements à la traîne, la fameuse armoire de bois connue de tous les dragonniers et l’ameublement basique se trouvaient dans la pièce. Le désordre de Jakob. Rien de très impressionnant, mais c’était son petit monde à lui et, alors qu’il marchait vers l’un des fauteuils, il trouva étrange de ne pas se savoir seul, d’avoir laissé entrer quelqu’un ici, dans de telles circonstances… Cependant, la présence d’Even n’était pas dérangeante, au contraire même, cela faisait changement et cela faisait peut-être même du bien…
Il empoigna un pantalon de lin beige et l’enfila, le nouant à sa taille à l’aide d’un cordon. Il s’empara ensuite, après quelques fouilles, d’un peignoir blanc et retourna vers le lit. Il le tendit à Even.

-Tient.

Il fit volte-face encore une fois et cette fois prit la direction de la porte. Il l’ouvrit et sortit, mais juste avant de la refermer derrière lui, il passa sa tête dans l’entrebâillement.

-T’en va pas, je reviens dans deux minutes…

Les gens dans les couloirs de l’édifice allaient et venaient beaucoup trop rapidement pour notre pauvre Jakob encore endormi. Wooo… calmez-vous, les gens, leur aurait-il dit si sa tête n’avait pas menacé d’exploser. Il tourna un coin et, lorsqu’il le contourna de nouveau sur le chemin du retour, il était armé de deux grands verres d’eau et d’une miche de pain qu’il tenait entre sa taille et son coude. Il rouvrit la porte de sa chambre, un peu plus de deux minutes plus tard, à l’aide de son pied et la referma derrière lui de la même façon.

-Tient.

Cette fois, c’était un verre d’eau qu’il tendait à Even.

-Bois, ca te fera du bien. Conseilla t-il en esquissant un discret sourire en coin.

Tout en allant vers l’armoire de bois, il vida à demie le sien d’une unique gorgée, puis le posa sur le dessus de l’armoire. Il l’ouvrit et en sortit un couteau ainsi qu’un pot de miel. Réserve personnelle. D’une main tenant le couteau et le miel, la miche toujours entre sa taille et son coude, il reprit son verre et alla s’asseoir sur le lit. Il déboucha le pot et mit le couteau dedans. Il défit le pain, tendit un morceau à Even et en prit un pour lui.

-Mange, ca te fera du bien.

Vraiment, il ne lui voulait que du bien, ce cher Jakob! Ou plutôt, il savait ce que c’était que de souhaiter ne plus avoir d’estomac, ni de tête. Lui s’était accoutumé à ce genre de réveil. Ils étaient toujours désagréables, mais il savait s’en remettre avec une certaine aisance, à présent…
Il trempa son bout de pain dans le miel, ne prenant pas la peine d’utiliser l’ustensile, c’était pour l’invitée, si jamais… Et il prit une bouchée, se laissant tomber sur le dos, un pied sur le matelas, l’autre pendant dans le vide et se balançant de gauche à droite. Mmm du miel…

[si jamais t'as déguerpis, alors j'éditerai xD]
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-DESTIN-
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MessageSujet: Re: Surprises et gueule de bois [Terminé]   Surprises et gueule de bois [Terminé] Icon_minitimeLun 5 Nov - 10:21

    Une Antenne.
    Deux Antennes.
    Deux pattes.
    Qui suivent une tête.

    Et le bel insecte.
    Sortit paresseusement du pot de miel.
    Faisant mouvoir ses antennes dans un léger bruit famillier.

    Enfin la lumière du jour !

    A peine fut-il descendu du pot, qu'un second apparu derrière lui.
    Qui sait combien il y en avait ?

    Leur nouvelle mission, après le pot de miel...
    Parcourir cet étrange chose sur laquelle ils étaient....
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Even
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MessageSujet: Re: Surprises et gueule de bois [Terminé]   Surprises et gueule de bois [Terminé] Icon_minitimeLun 5 Nov - 22:33

Les yeux fermés, en train de faire de son mieux pour ne pas décorer joliment le matelas de son hôte, Even n’entendit pas les quelques grognements de ce dernier qui s’éveillait à coté d’elle. Elle se sentait vraiment mal… Qu’est ce qu’elle avait bu déjà ? Au début, surtout de la liqueur, c’était de loin ce qu’elle préférait. Mais ensuite ? La même chose que Jakob, si ses souvenirs étaient bons. Maintenant, connaître la nature de ce breuvage, c’était une autre affaire… Le jeune homme pourrait sans doute la renseigner, histoire qu’elle évite d’en reprendre – si jamais la serveuse la laissait un jour entrer encore une fois au mess. Etait-il réveillé ? En se tournant, Even s’aperçu que son unique œil, maintenant bel et bien ouvert, était fixé sur sa personne, l’air étonné. He bien ? Il devait sans doute avoir du mal à se rappeler des événements de la veille, tout comme elle quelques instants auparavant.

Lorsqu’il la salua avec une voix de vieux marin blasé, Even parvint à sourire et à lui rendre la pareille en hochant imperceptiblement la tête. Fallait pas trop lui en demander ce matin… Dans un demi brouillard, elle le suivit du regard sans trop oser bouger de là, jusqu’au moment où il lui tendit un peignoir. Quoi ? Fallait-il qu’elle se lève maintenant ? Pour sûr, le mal ne la laisserait pas en paix si elle se tenait debout… Dans un effort exceptionnel et usant de sa volonté endormie, la jeune femme attrapa l’habit et le considéra un instant. C’était plutôt gentil, ça…


-… Merci.

Ses yeux sourirent à la place de ses lèvres lorsqu’elle les leva vers le propriétaire de cette chambre en désordre. Gentil et inhabituel. Quelques instants plus tard, il était sorti. Pour quoi faire ? Even n’aurait su le dire. Elle était en train de réfléchir à ses dernières paroles en se massant une nouvelle fois la tête. « T’en va pas » ? Alors ce n’était pas pour la laisser partir en paix qu’il était sorti, il ne voulait pas se débarrasser d’elle. De plus en plus agréablement surprise par l’attitude de son pirate, la jeune femme trouva on ne sait comment le courage de se lever et d’enfiler le peignoir, et remercia silencieusement Jakob en se rendant compte qu’il lui aurait fallu plus d’une petite minute pour récupérer la totalité de ses vêtements. Sa chemise grise gisait sur le sol, tout près de la porte d’entrée, ses deux bottines n’étaient pas loin, et le pantalon se trouvait sous une petite table de bois, à demi enseveli par parchemins et plumes. Quant aux sous-vêtements, Ene seule savait où ils étaient… Après quelques courtes recherches chancelantes, Even en dégota un sous le lit, mais ne pu pas mettre la main sur le second. Il n’avait tout de même pas pu disparaître comme ça !

Jakob rentra alors par la même porte, deux verres d’eau et une miche de pain à la main. Surprise, Even le considéra en silence, debout au centre de la pièce, ses quelques vêtements dans les bras. Le verre d’eau, c’était pour elle ? De toute évidence, oui : le jeune homme venait de le lui tendre, expliquant que cela lui ferait du bien. Remède miracle ? Ca se saurait… La dragonnière s’en empara et en bu une petite gorgée. On était sans doute loin du fameux remède miracle, mais au moins ça éclaircissait quelque peu les choses, là dedans. Quand il lui tendit cette fois un morceau de pain, elle ne put s’empêcher de sourire avec douceur. Dans ses paroles, le dragonnier ressemblait à un automate, répétant les mêmes choses de façon mécanique. Etait-il gêné, ou bien était-ce une rengaine qu’il ressortait à chacune des femmes qui avaient eu l’honneur de partager son lit ? Quoiqu’il en soit, Even trouvait tout à fait plaisant le fait de se faire bichonner de la sorte. Chez l’homme moyen, le degrés de courtoisie chutait honteusement entre le soir et le matin dans ce genre de cas ; Jakob semblait ainsi faire exception à la règle.

Le lit semblant lui lancer des appels, et sa tête continuant de bourdonner désagréablement, Even retourna s’asseoir en compagnie du jeune homme sur le matelas et laissa tomber les vêtements à ses pieds. De toute façon, tant qu’elle n’aurait pas retrouvé la dernière petite chose, elle ne pourrait pas s’habiller. Jakob avait sortit du miel aussi, d’un des recoins de son armoire. Bien joué monsieur le pirate ! Even en était gravement friande… En fait, tout ce qui était de près ou de loin très sucré lui plaisait énormément. Doutant cependant que cela améliore son état, la jeune femme fit quand même l’effort de se saisir du couteau avant de…

Un cafard. Non, deux. Even n’était plus sur le lit, elle se trouvait maintenant à l’autre bout de la pièce, l’ustensile métallique brandi devant elle comme si c’était un sabre. Elle n’avait pas crié, mais c’était tout juste… Les insectes dégoûtants se déplaçaient maintenant sur le matelas, à la recherche d’un bout de pain ou d’un doigt innocent à se mettre sous la dent aiguisée. Leurs antennes infectes vibraient devant eux, et Even fit la grimace. C’était comique… Elle pouvait tout endurer, que ce soit le froid, la faim, la fatigue ou la douleur, elle ne craignait ni les lézards géants d’Antu-Di, ni les serpents de sable de Kiam, elle avait exécuté froidement une bonne cinquantaine de clampants sur les plages de Nigi, elle n’avait pas peur de sauter dans le vide si Nox était dans les parages, ni de renvoyer Nood sur les roses quand il se montrait trop audacieux, et pourtant… Elle avait toujours eu un problème avec les cafards. Ils étaient les seuls capables de la faire grimper à un arbre rien qu’en exhibant leurs mandibules frémissantes – c’était déjà arrivé une fois, à la grande hilarité générale.

Lassés de tourner en rond sur un espace vierge de tout aliment, les cafards descendirent rapidement le long du drap et disparurent sous le lit. Even se sentit alors très bête, et rougit sous le regard de Jakob. Pour cacher sa courte honte, elle revint vers le lit, les yeux fixés sur ses pieds au cas ou l’une de ses bestioles pointerait le bout de l’antenne, et se rassit prestement en remontant aussitôt les pieds sur le matelas. Un coup d’œil dans le pot de miel lui apprit qu’il n’y en avait plus… Soulagée, elle regarda Jakob et accrocha un sourire gêné à ses lèvres.


-Hum… J’imagine que ça ne te vexera pas si je ne goûte pas à ton miel...

La tranche de pain craqua sous ses dents, et elle l’avala prestement pour se donner une contenance. Voilà, Jakob connaissait son point faible. Trouverait-elle un jour le sien ?
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MessageSujet: Re: Surprises et gueule de bois [Terminé]   Surprises et gueule de bois [Terminé] Icon_minitimeMar 6 Nov - 20:45

Jakob, gentil? Gentil comme… qui vous veut du bien? Pourquoi pas! Seulement, fallait-il encore que les circonstances s’y prêtent… Et j’ajouterais même que notre bellâtre est du type naïvement gentil, voire involontairement. Bref, tout cela pour dire que c’est sans s’avouer clairement pourquoi il agissait comme il le faisait avec Even qu’il se montrait… gentil. Au fond, c’est qu’il voulait qu’elle reste, non? Non je m’en fiche, qu’il nous répondrait illico sans prendre la peine d’y penser un petit deux minutes, un petit deux secondes, plutôt. Qu’elle parte, je m’en fiche c’est qu’une… fille. Ouh là, qu’une fille ouais, et elles abondent dans les rues quand on en veut une.
Mais encore… Even n’avait-elle pas franchit le pas de la porte du repère du pirate? N’avait-elle pas ce je-ne-sais-quoi de… d’à la fois intriguant et imperceptible dans le regard? … Plutôt s’arrêter ici avant que la problématique ne pousse Jakob à commettre des actes irréfléchis et regrettables. Solitude quand tu nous tiens, tu nous hantes, et ce spectre d’esseulé veillait dans cette chambre, inquiet de savoir son royaume envahit par un sourire. Non, deux. La partie semblait perdue d’avance pour le fantôme.

C’est un franc sourire en effet qui se dessina sur le visage blême de Jakob lorsqu’il vit Even se précipitée vers le coin de la pièce. Il avait sentit le matelas bouger lorsqu’elle s’était levée et s’était redressé. Des cafards, une Even apeurée, du miel…aaaah…
Tout à fait calme, le dragonnier protégea son précieux pot de miel en le soulevant d’une main après avoir éloigné la miche de quelques centimètres. Quelques cercles tracés sur la couverture blanche et notre petit couple d’insectes déménageait au rez-de-chaussée, sous le lit. Jakob suivit leur descente d’un œil amusé tout en mordant à pleines dents dans son bout de pain toujours couvert en partie du fameux miel… Ça te fera des protéines en plus, lui disait sa mère. Et en fait, Jakob n’était pas du genre à se dégoûter pour grand chose… Si ce n’est de lui-même.

Il releva la tête pour apercevoir une Even rougissante qui, tête baissée, revenait vers lui. Les yeux rieurs –pas moqueurs- il la fixa un moment. Tient donc, une si grande demoiselle, si courageuse et dont on vantait le mérite pour de nombreux raids, s’avérait une vraie froussarde face à deux cafards! Comme quoi personne n’est implacable…
Il reposa le pot entre eux deux et mordit de nouveau dans sa part de la miche. Pour toute réponse à l’adresse du commentaire d’Even, il secoua brièvement la tête de gauche à droite, la bouche à demi-pleine.
Jakob s’empara alors encore du pot de miel mais cette fois, ce ne fut pas pour y tremper son pain, mais plutôt pour jeter un coup d’œil sur l’épais liquide doré qui s’y trouvait. Dans celui-ci baignait d’à peine perceptibles grains noirs, sans doute des… traces… laissées par les ex-locataires du contenant. Jakob poussa un faible soupir, déçu, et goba sa dernière bouchée avant de refermer le pot. Dommage, il était bon, le miel. Il faudrait qu’il s’en trouve d’autre. En attendant… peut-être Luzo voudrait-il tremper sa langue dans ces restes, tout à l’heure…
Jak avala sa dernière bouchée, se leva, puis alla vers l’armoire afin d’y remettre le pot. Tout en refermant la porte du meuble, il prit la parole, adoptant un ton vaguement taquin et dévoilant une voix encore rauque.

-Étonnant non, le pouvoir qu’elles peuvent avoir, ces petites bestioles…

Les mains dans les poches, il retournait à pas lents, nonchalant, vers le lit. Son regard, posé sur Even, glissa tranquillement vers le dessous du lit, vers cette ouverture noire, haute d’une vingtaine de centimètres, dans laquelle s’étaient engouffrées les fugitifs à six pattes.

-Surtout celles-ci, je veux dire. Et qui en fait sont… carrément insignifiantes. C’est pas comme les abeilles, elles, elles piquent, ou encore les guêpes. Les moustiques aussi, ils ont leur arme, et certaines fourmis… et les taons et, bon, ils sont plusieurs quand même, à posséder au moins un moyen de nous faire du mal, à représenter une menace aussi… petite soit-elle mais… une menace tout de même. Cependant il y en à d’autres, comme les cafards, par exemple…

Tout en parlant, Jakob avait continué son avancée vers le lit et, une fois près, il s’était accroupi, toujours sans se presser, pour finalement se coucher sur le ventre, nombril contre le plancher. Sa main droite était partie à la recherche de « quelque chose » qui se cachait dans le noir. Il finit par le trouver, mais ne le sortit pas de suite.

-Ah tient, s’interrompit-il dans sa « tirade de la bestiole », j’ai trouvé un truc qui t’appartient, je crois… Manquait plus que ça à ta pile, non?

Sa main, doucement, revint vers lui. Il ferma le poing sur sa prise, cacha sa main dans son dos et constata Even un moment, hésitant. Devait-il? Il s’assit de nouveau près de la demoiselle et planta son regard dans le sien.

-C’est pas vrai. J’ai pas trouvé ta petite culotte, mais j’ai trouvé autre chose.
Mais attend!


Il posa sa main libre sur un genou de la jeune femme, prévoyant sa possible fuite.

-Attend… répéta-t-il plus doucement, son œil rivé à ceux de la dragonnière, posé. Les cafards, eux, tout ce qu’ils ont pour faire fuir, visiblement, c’est leur laideur. Mais tu sais quoi, c’est tout. Et en plus ils sont pas plus gros que le bout de ton petit doigt, même de la moitié! Et franchement, tu penses pas que ce doit être désagréable d’être fui juste parce qu’on est laid alors que la dernière chose que l’on cherche, c’est faire du mal parce qu’en fait, tout ce qu’on aime dans la vie, c’est se gaver…? Il lui laissa une seconde pour y réfléchir, et reprit, affichant cette fois un sourire espiègle sur son visage. Ça, se doit être vexant… Tu veux voir ce que je tiens dans main, Even?
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Even
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MessageSujet: Re: Surprises et gueule de bois [Terminé]   Surprises et gueule de bois [Terminé] Icon_minitimeMar 6 Nov - 23:34

Depuis l’apparition des hideuses créatures, Even regardait tout autour d’elle comme si elle craignait que d’autres ne suivent les premières. Le mal de tête ? Oublié. Il était des démons bien pires qu’une petite gueule de bois de rien du tout et pour la jeune femme, ces démons se nommaient cafards. Toute tremblante, encore sous le choc de cette vision fugitive mais persistante dans son esprit, elle tentait de se calmer en malaxant entre ses doigts un morceau de mie de pain. Pourquoi donc se mettait-elle dans un état pareil pour des bestioles de cette taille, et surtout, de ce degrés de dangerosité ? Cette question évidente, qui dénonçait le ridicule de l’attitude de la dragonnière, restait cependant sans réponse dans l’esprit de cette dernière. C’était le genre de chose sur lesquelles elle n’avait pas de prise, et ne pouvait qu’en subir les effets…

Et puis Jakob. Il n’avait pas bougé, prenant l’air calme de quelqu’un qui maîtrise la situation. Comment avait-il fait pour ne pas sauter au plafond alors que les insectes vagabondaient à quelques centimètres de sa peau ? Un frisson parcouru l’échine d’Even, qui ferma un instant les yeux pour empêcher la pièce de tourner. Son esprit semblait prendre plaisir à la torturer, faisant naître dans son subconscient des images plus répugnantes les unes que les autres : un cafard sur sa cuisse… Qui remonte de plus en plus, passe sur sa hanche pour aller contourner le nombril… Even rouvrit les yeux pour effacer cette série d’images, mais rien n’y fit. Le cafard courrait maintenant sur son épaule, se rapprochant de plus en plus de sa tête.

Agacée, Even prit un coussin derrière elle et enfouit son visage dedans en soupirant longuement. L’image s’estompa. Fallait-il vraiment qu’elle subisse ça ? Peut être que le cafard était en fait la réincarnation de la serveuse, qui avait dû se tuer dans une ruelle la veille lorsqu’elle s’était rendue compte que Jakob ne coucherait pas avec elle ce soir là, et qu’elle venait maintenant hanter sa rivale sous la forme de sa plus grande peur… Non, tais-toi cerveau. La colombe devait se trouver à ce moment dans son lit, seule, mais bien vivante. Peut être même qu’elle avait passé la nuit à échafauder des plans machiavéliques visant à faire payer à Even sa victoire. A cette pensée, la dragonnière sourit et redressa la tête, l’esprit un peu plus clair.

Jakob se délectait du miel, comme si il avait été amoureux de sa tartine. Even l’observa sans pouvoir réprimer une discrète moue dégoûtée. Il y avait eu des cafards là dedans, après tout. L’idée même de poser les lèvres sur la pâte sucrée arracha un autre frisson à la jeune femme, qui se dépêcha de penser à autre chose. Il se leva et alla ranger le pot dans l’armoire, sous son regard curieux. Y’en avait-il d’autres dans le meuble ? Voilà une chose qu’elle n’irait pas vérifier… Et sans mettre un seul pied sur le sol, ça aurait été difficile.

Etonnant ? Pas le mot qu’Even aurait choisit. Il se mit à lui parler d’abeilles, de moustiques, de taons… Autant de créatures qui la laissaient plus ou moins indifférente. Cependant, au mot « cafards », elle tressaillit imperceptiblement. Aussitôt, son cerveau en profita pour lui envoyer une autre série d’images : des dizaines, des centaines de cafards qui sortaient de sous l’armoire. Ils grouillaient dans une infâme vague noire et s’avançaient vers le lit, grimpant sur le drap… Oh zut !


-Où… Où est-ce que tu veux en venir ?

Elle s’était efforcé de parler d’une voix calme et maîtrisée, mais un tremblement sur la fin du mot « venir » dû trahir son état d’intense nervosité. Heureusement, il ne se moquait pas d’elle… Enfin, presque. En tout cas, elle avait l’impression que non.

-Hey ! Attend, qu’est-ce que tu fais ?

Il venait de se baisser pour chercher quelque chose sous le lit, exactement à l’endroit où les deux horreurs avaient disparu quelques instants plus tôt. Une chose qu’Even n’aurait jamais eu le courage de faire… Lorsqu’il remonta, il tenait sa main cachée dans son dos. Non… Lui jetant un regard effrayé, la jeune femme eut un mouvement de recul mais retint sa fuite lorsqu’il lui parla du vêtement manquant. L’avait-il retrouvé ? Non, il venait de l’avouer, ce n’était pas ça. Dans la seconde, Even devina qu’il avait attrapé l’un des cafard.

-Jakob, NON !

Qu’allait-il faire ? Le laisser vagabonder sur les draps ? Le lui jeter dessus ? Le lui faire AVALER ? Presque aussi paniquée que si une sangsue des sables venait d’apparaître devant elle, la dragonnière esquissa un autre mouvement de fuite, mais la main de Jakob sur son genou et le regard qu’il planta dans le sien la retinrent quelques secondes, le temps qu’il s’explique…

Quoi qu’il puisse dire, jamais elle ne pourrait rester calme en présence de l’une de ces créatures. Voir ce qu’il y avait dans sa main ? Plutôt plonger dans une rivière à piranhas ! Il fallait agir vite. Sans aucun doute, si elle fuyait au fond de la pièce comme elle l’avait fait quelques minutes auparavant, il trouverait un moyen de lui « faire voir » ce qu’il avait dans la main… Il fallait donc trouver autre chose. La face guerrière de la jeune femme prit aussitôt les choses en main : Even se jeta sur lui et enserra le poing qui tenait la créature de ses deux mains, pour l’empêcher d’ouvrir les doigts. Elle était affolée à l’idée qu’il puisse les écarter suffisamment pour laisser s’échapper l’objet de sa peur-panique… A cause de cette action-éclair, ils se trouvaient maintenant allongés en travers du lit, Even sur le jeune homme. Avec ses jambes, elle l’empêchait de bouger et pesait de son poids sur lui pour l’immobiliser complètement. Ses deux mains étaient crispées sur son poing et le serrait avec une vigueur surprenante. Avec un peu de chance, la bête serait broyée dans l’aventure… Cependant, la jeune femme refusait de poser les yeux dessus – au cas où l’on pourrait apercevoir une antenne – et fixait le visage de Jakob qui se trouvait à quelques centimètres du sien, haletante. Ses mâchoires serrées trahissaient son manque de contrôle…

-N’y… pense même pas…

Sa poitrine se soulevait et s’abaissait très rapidement sans qu’elle n’ai aucune prise dessus. Ses jambes, comme mues de leur propre volonté, resserrèrent encore plus leur étreinte autour de celles de Jakob. Elle ne parvenait pas à retrouver son calme, et cela la paniquait plus qu’autre chose. Serrait-elle en proie à une crise d’hystérie ? Pas loin… Il devait la prendre pour une folle.
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MessageSujet: Re: Surprises et gueule de bois [Terminé]   Surprises et gueule de bois [Terminé] Icon_minitimeMer 7 Nov - 13:41

Phobie? Peut-être… Vraiment les gens sont tellement nombreux à craindre l’inoffensif. C’est malheureux, et tel était l’opinion de Jakob alors qu’il entreprit sa petite thérapie. Il faut dire aussi qu’Even était plutôt amusante, dans son genre, même si elle n’avait aucunement l’air de s’amuser, elle… Oh, et puis elle finirait bien par en rire, se disait Jakob, c’était trop bête pour ne pas en rire! Surtout de la part d’une combattante comme elle! Que de contraste! Que cachait-elle d’autre sous cette armure de dragonnière?
Ce qui était drôle, c’est que toute la crainte d’Even semblait naître d’un seul et unique mot : cafards. De tous les insectes énumérés par sieur Jak, eux seuls avaient cet avantage, ou alors ce désavantage, que d’être pris en horreur par la belle dragonnière. Son dégoût était-il meurtrier? Le deviendrait-il? Peut-être Jakob ne tarderait-il pas à le savoir… Faisant mine de ne rien entendre des questions chargées d’inquiétude d’Even, le jeune homme continuait son manège, gardant son poing bien fermé autour dont ne sait quoi.
En plus, elle n’avait pas le courage d’au moins jeter un coup d’œil, même un tout petit minuscule, sur « la chose ». Elle ne lui faisait clairement pas confiance, constatait Jakob, et… peut-être avec raison. Ses réactions exagérées avaient quelque chose de franchement excitant et éveillaient le fourbe gamin qui sommeillait en Jakob. Celui qui était responsable, entre autres, du désordre qui régnait dans la chambre, des cafards dans le pot de miel mal fermé, de l’absence de tout autres vivres dans l’armoire quasi-vide, de cet œil amoché, et j’en passe. Mais le temps n’était pas au rire, pas encore, car il fallait garder son sérieux, faire preuve de calme et de tact pour apaiser cette demoiselle à l’imagination trop fertile…

Lentement, prudemment, Jakob présenta son poing à Even, toujours cependant en le gardant fermé. Mais elle ne lui laissa pas le temps de complètement le ramener vers l’avant, déjà la combattante Even reprenait du service et, apparemment guidée par sa fougue, animée par sa peur, elle s’en prit à Jakob, surtout à son poing, s’en remettant à la force physique pour se « protéger » de la menace à antennes qu’elle semblait pressentir. Oui, elle lui sauta littéralement dessus, l’écrasant de tout son poids et le coinçant entre ses jambes. Jakob ne s’y était nullement attendu, l’effet de surprise fut donc efficace, du moins pendant un instant. La tête tournée sur le côté, il suivit des yeux l’envolée de la miche de pain qui, lorsque leurs deux corps s’affaissèrent sur le matelas, rebondit dans les airs pour finalement atterrir environ deux mètres plus loin sur le plancher. C’est ensuite sur des yeux dans lesquels il semblait rester très peu d’humanité qu’il posa le regard. La panique prenait le dessus, s’en était maladif! Il sentait ses doigts écrasés sous la pression des mains d’Even et, il eut beau tenter de se libérer les jambes, il n’arriva à rien si ce n’est de se tortiller inutilement.

Jakob ne lutta pas longtemps, il sourit, plutôt, sans quitter Even du regard. Ah… les femmes en colère, ou en panique, peu importe… Chose sûre, elle ne devait pas beaucoup l’aimer, son borgne de pirate, en ce moment, mais lui cependant… Son visage prêt du sien, elle contre lui, quelques mèches de ses cheveux qui lui chatouillaient les joues… Si elle avait sut à quoi il pensait vraiment, peut-être ne se serait-elle pas autant souciée de ce qu’il avait dans sa main... Son autre main, d’ailleurs, était toujours libre. S’il l’avait vraiment souhaité, Jakob aurait probablement été en mesure de se libérer de l’étreinte d’Even, non pas sans difficultés, mais tout de même. Cependant, il ne le fit manifestement pas. D’abord il n’en avait pas envie, pas tout de suite, et puis il préférait attendre qu’elle se calme.

Et bien le calme viendrait peut-être plus tard. La pression ne descendait pas, bien au contraire, Jakob était aussi coincé qu’une sardine. Il n’abandonnait cependant pas la partie, peu importe l’engourdissement qui naissait dans ses jambes et ses ongles qui s’enfonçaient dans sa peau. Il ne souriait plus, mais avait l’air tranquille. De sa main libre, plutôt que d’engager une lutte en tentant de fuir, il saisit plutôt l’une des mèches de la longue chevelure d’Even qui lui tombait devant le visage et la replaça derrière son oreille, d’un geste précis et soigneux. Ses doigts effleurèrent la mèche jusqu’à son extrémité, il reposa ensuite sa main le long de son corps. Jakob poussa un soupir et tenta, d’une voix qui se voulait rassurante, mais teintée d’une pointe d’impatience, de raisonner la jeune femme.

-Even… Je puis t’assurer que le cafard que tu t’imagines dans ma main est mort, maintenant. J’en suis à m’enfoncer les ongles dans la paume de ma main alors, il est soit éventré, soit écrasé comme un raisin sec et, dans les deux cas, carrément i-nof-fen-sif.

Il n’attendit pas sa réaction et, de sa main libre, écarta les doigts d’Even tout en poussant pour ouvrir son poing fermé par force. Il ne fallut pas longtemps pour constater qu’en fait, Jakob ne tenait absolument rien dans son poing.

-J’voulais voir comment tu réagirais avant de te mettre un vrai cafard sous les yeux. Maintenant… je sais que j’y penserai à deux fois, avant de tenter la chose… Mais tu sais, c’est vraiment maladif, ton truc. Ca pourrait te faire du tord, un de ces jours, et ce serait bête… Que pour des petites bestioles sans défense…

Il alla pour se redresser, relevant sa tête un peu trop brutalement, mais s’interrompit aussitôt, soudainement glacé. Quelque chose s’était détaché de lui et avait glissé sur son nez, sur sa joue… et tomber sur le matelas. C’était comme si, pendant une seconde, son cœur avait cessé de battre. Jakob, soudainement agité, baissa vivement la tête, rapprochant son menton le plus possible de son cou. Il se défit vivement d’Even, tentant en fait de s’en éloigner, tout en tapotant le matelas à sa droite, qu’il voyait à peine, visiblement à la recherche de ce qui avait quitté son visage, son cache-œil.
La chute sur le matelas, sa tentative d’échappatoire en se tortillant, la nuit… Le nœud s’était peu à peu relâché et, finalement, s’était défait. Pourquoi ne s’en était-il pas rendu compte? Pourquoi maintenant?
Jakob s’était mit à reculer à l’aide de ses jambes, tentant de voir de son œil gauche son cache-œil, tout en masquant l’autre d’une main. Il recula, recula en poussant avec ses pieds sur la couverte, et tomba entre le mur et le lit. Bang. Aïe.
Étendu sur le dos, les genoux relevés, le derrière de sa tête était assez durement entré en collision avec le plancher et il en grimaçait. Sa main droite, lasse, se remit à tâter le haut du matelas, automatiquement, mais d’un geste non-contrôlé et mou. Elle retomba vite fait sur le plancher. De son autre main, Jakob cachait un iris à demi teinté rouge comme sang, comme le reste de son œil dont la peau autour était marquée d’une cicatrice. À son tour, il respirait rapidement, gardant ses deux yeux fermés et s’attendant à bientôt entendre la porte claquer, certain qu’Even avait profité de ce coup de théâtre et avait fait ce qu’elle espérait sans doute pouvoir faire depuis un bon moment déjà, déguerpir.
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MessageSujet: Re: Surprises et gueule de bois [Terminé]   Surprises et gueule de bois [Terminé] Icon_minitimeMer 7 Nov - 20:06

Après de longues secondes, Even n’était toujours pas parvenue à se calmer. C’était même pire qu’avant… Jakob, loin de se formaliser de son attitude déplacée, souriait comme un enfant. Se moquait-il d’elle ? La jeune femme ne se rendait même pas compte qu’elle risquait de lui faire mal, à le serrer de cette façon… Et ne se rendit pas compte non plus qu’il lui replaçait derrière l’oreille l’une de ses mèches de cheveux, sinon elle se serait posé des questions. Non, la seule chose qui accaparait son esprit, c’était ce poing fermé qui semblait contenir toutes les horreurs du monde. Il parla, lui disant que le cafard devait sans doute être écrasé depuis longtemps. Etait-il obligé de prononcer les mots « éventré » ou « écrasé » ? Even fut prise d’un haut-le-corps à la pensée imagée d’un corps d’insecte désarticulé duquel suintait un liquide jaunâtre transparent, les pattes, les antennes et autres choses répugnantes complètement écrasées les unes sur les autres. Elle ferma les yeux, incapable de se raisonner.

-Non ! Ne…

Il essayait d’ouvrir sa main. La panique qui faisait battre le cœur d’Even à tout rompre remonta en flèche, doublant, triplant même. Incapable de lutter contre lui, elle enfouit sa tête dans son cou pour cacher les sanglots qui menaçaient de sortir de sa poitrine, et pour ne surtout pas voir ce qu’il tenait dans son poing. Les mêmes images que précédemment s’imposèrent de nouveau à son esprit, faisant trembler tout son corps. Cela n’aurait pas pu être pire…

Quelques secondes s’écoulèrent. Il avait ouvert ses doigts… Terrifiée, Even releva la tête et, bien malgré elle, ses yeux furent attiré comme des aimant vers la main de Jakob : rien. Il n’y avait rien. La jeune femme s’immobilisa, haletante, et entendit à peine ce qu’il disait. Pourquoi avait-il fait ça ? C’était idiot, de provoquer ainsi une telle crise chez elle, simplement pour s’amuser ! Un colère sourde commença à se répandre dans son ventre, à peine arrêtée par une petite voix faible qui tentait de la raisonner : « Il ne savait pas ! Il ne pouvait pas savoir ! Il voulait simplement t’aider à faire face à ta peur ! Simplement t’aider… » Mais ces appels restèrent sans effet. Even avait froncé les sourcils, et ne quittait pas des yeux la main vide, toute rouge à cause du traitement infligé par la jeune femme. Curieusement, elle n'en ressentait aucun remord…

Quelque chose n’allait pas. Jakob avait un problème… Son attitude venait de changer brutalement, sous le corps de la dragonnière. Elle le sentit se raidir brusquement, et aussitôt tourna la tête vers son visage. Que se passait-il ? Quelque chose attira son regard, mais fut dérobé à sa vue dès qu’il tenta de cacher son œil. Even ne parvenait pas à trouver la raison de ce brusque changement d’attitude, et le laissa s’échapper de son étreinte sans lui opposer de résistance. Quel était donc le problème ?


-Attention à … !

Trop tard, il était tombé. La jeune femme était curieusement très touchée par le regard paniqué qu’elle avait réussi à capter avant qu’il ne chute. Un objet attira son attention, caché à demi par un drap malmené et elle tendit les doigts, s’en empara et le retourna pour l’identifier. Aussitôt, elle comprit. Il s’agissait du cache-œil de Jakob… La raison de sa panique était évidente aux yeux d’Even : il avait honte. Honte que son œil meurtri soit vu par quelqu’un autant que la jeune femme avait peur des cafards. Il ne lui avait suffit que de quelques secondes pour parvenir à cette déduction, et la colère qu’elle éprouvait pour lui s’évanouit aussi vite qu’elle était apparue, remplacée par un terrible sentiment de compassion mêlé de regrets. C’était de sa faute, tout ça. C’était à cause d’elle qu’il se trouvait maintenant dans un tel état. Si elle n’avait pas été aussi ridicule avec cette histoire d’insecte… Ha, elle se serait frappée !

L’objet noir à la main, Even se pencha au dessus du lit pour voir Jakob. Etendu sur le sol, il semblait plutôt mal en point, haletant comme elle auparavant, et la main plaquée sur son œil. Paniqué… Prise de court par ce brusque renversement de situation, la jeune femme regarda le cache-œil dans sa main, se sol près du corps de Jakob, le cache-œil, puis encore le sol... Lentement, comme si chacun de ses gestes lui coûtait un effort surhumain, elle déplia ses jambes et posa un pied sur le plancher, puis l’autre. Tout son corps tremblait violemment : elle se trouvait juste à l’endroit où les deux cafards avaient disparu. Poussant l’exploit jusqu’à l’extrême, elle s’agenouilla et détacha son regard de la bande sombre qui constituait le dessous du lit. Jakob avait visiblement besoin d’un peu d’aide… Even se pencha en avant, le saisit par les aisselles et le souleva doucement pour l’adosser au mur. Il n’était pas bien gros…

Il fallait qu’elle se fasse pardonner. Voir le jeune homme dans cet état lui serrait le cœur d'une façon étrange et inattendue, elle voulait le calmer, le serrer dans ses bras pour qu’il aille mieux… C’était de sa faute après tout, et elle détestait l'idée d'être la cause d'une telle panique, même quand c’était involontaire. Avec des gestes presque tendres, Even saisit les cordons de l’objet de cuir et passa ses bras derrière la tête du pirate pour refaire un nœud solide. Puis elle se redressa, et saisit doucement ses doigts pour qu’il les enlève de sa blessure, permettant au cache-œil de retomber parfaitement au dessus de sa joue, à son emplacement habituel. Les cafards ? Elle n’y pensait même plus, toute occupée par sa tâche. L’œil bleu de Jakob avait attiré son regard, et elle ne put s’empêcher de faire glisser un doigt sur son sourcil clair, pour le lisser. Elle n’avait rien vu, il n’avait pas à s’en faire, et cela n’allait sans doute pas la dégoûter, si c’était ce qu’il craignait. La plupart des dragonniers avaient des cicatrices un peu partout, cela ne faisait pas d’eux des monstres… Mais plutôt des héros.

Even se pencha en avant, prise d’une soudaine pulsion, mais retint son geste à quelques centimètres du visage de Jakob. C’était franchement ridicule… Sans faire preuve d’aucune gène, elle se redressa. Avec ça, il faudrait bien qu’il aille mieux. Ce qu’elle ne pouvait voir, c’est que l’un des cafards, lassé de se terrer sous le lit, avait décidé de repartir à l’assaut et se trouvait maintenant tout près de la cheville de la jeune femme. Curieux, il laissait courir ses antennes sur sa peau de façon imperceptible… Si Even tournait la tête – ce qu’elle avait l’intention de faire dans la seconde à venir – elle s’apercevrai sûrement de la présence du monstre juste à coté de sa peau, et la crise d’hystérie qui s’ensuivrai serait des plus terribles…


[Tu as 4 jours pour me concocter une jolie réponse, pirate Jakob. A bientôt ^^]
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MessageSujet: Re: Surprises et gueule de bois [Terminé]   Surprises et gueule de bois [Terminé] Icon_minitimeSam 10 Nov - 12:21

[la plage était bonne? ^ ^]

Il y eut l’attente. Longue, beaucoup plus longue que ce à quoi il s’attendait. Quand cette porte allait-elle claquer? Quand donc cette humiliante scène prendrait-elle fin? Il avait toujours détesté cette scène qui, trop souvent s’était répétée au cours de sa vie. Grimaces de dégoût, gêne, pitié… Que d’attention pour un Jakob n’en recherchait que très peu, voire du tout par moments. Que faisait-elle? Où était-elle donc? Il n’avait entendu ni bruits de pas, ni de porte claquée encore, qu’attendait-elle, le voir mourir de honte? Cela ne saurait tarder…
Sentant une vague de désespoir mêlée à la colère lui prendre les entrailles et lui serrer la gorge, Jakob manqua de laisser s’échapper des mots qui probablement auraient eut l’effet d’une catastrophe naturelle, qui auraient brisé ce qui tranquillement se tissait entre Even et lui. Mais plutôt que d’exprimer haut et fort son désarroi et son impatience, il se vit déboussoler par la présence de la jeune femme à ses côtés et, qui plus est, le prit par les aisselles pour le redresser. La surprise en partie passée, il s’aida en poussant avec ses pieds et hésita pour ouvrir son œil valide. Cela sentait la pitié à plein nez, ou alors… la compassion? Où est la différence? demanderait sans doute Jakob. Et pourtant, les gestes d’Even, son attention et sa douceur, avaient quelque chose de troublant. Troublant, mais aussi réconfortant. Rares étaient les fois où l’on s’occupait de lui ainsi et c’était comme s’il avait un peu oublié ce que ça faisait. Étonnamment, cela avait un effet réconfortant, même consolant, cette impression de pouvoir s’abandonner aux bras d’un autre sans penser à rien, aucune crainte ou doute.

Malgré tout, Jakob n’arrivait pas à détacher sa main de son œil mis à nu. Il avait ouvert l’autre lorsque Even avait entreprit de lui remettre ce qu’il avait perdu, la fixant un instant alors qu’elle s’était rapprochée pour attacher le cordon, puis avait baissé le regard, toujours pas tout à fait libéré de sa honte. Docilement, il avait retiré sa main, sentant le cache-œil sur front qui, au fur et à mesure qu’Even faisait glisser ses doigts, descendait vers le bas. L’objet s’arrêta précisément à sa place, là où il allait et resterait. D’une coche encore, la honte du pirate s’affaissa, cédant sous le relâchement que causait l’attention que lui vouait Even, pour plutôt devenir apaisement ;une mélancolique sensation de tranquillité s’apparentant à la solitude, au vide même. Comme il aurait dormit, à ce moment précis! C’est avec soulagement qu’il se serait laissé tomber dans les bras de Morphée, s’imaginant dans les bras d’Even et s’oubliant dans le rêve pour oublier tout le reste et tout le malaise qui venait avec l’instabilité de la réalité.

En reportant son regard à hauteur d’horizon, c’est une demoiselle bien proche qu’il découvrit et s’en vit d’ailleurs légèrement surpris. Qu’est-ce que ca voulait dire? Pourquoi s’être autant rapproché, pour finalement se reculer? L’ampoule dans la tête de Jakob ne s’alluma pas, laissant place à un point d’interrogation qui s’effaça progressivement, pour finalement complètement disparaître lorsqu’un intrus entra dans le champ de vision du jeune homme. Il regarda Even, puis sa cheville, puis elle de nouveau et se dit que s’il baissait encore une fois l’œil sur le petit monstre qui était sorti de son placard, ou plutôt de son dessous de lit, et bien elle se douterait sans doute de quelque chose et alors, s’il fallait qu’elle le voie…! Jakob n’osa pas s’imaginer sa réaction. C’est une Even en totale crise sur le bord de la folie qu’il devrait calmer… Ou alors elle tomberait dans les vapes… Pas tellement mieux… Il fallait agir. D’abord, avoir l’air calme. Tooout va bien… Et maintenant, une idée, quelque chose, une diversion. Ah, oui! c’est cela, une diversion! Mais laquelle? Il n’avait rien sous la main… Il faudrait qu’il le tue avant qu’elle ne le voie. En se rapprochant, peut-être… Ouais c’était pas mal, ça, sa devrait marcher. Ok ok, se rapprocher. Mais pourquoi? Il fallait un motif!

Par hasard, le regard de Jakob se porta sur la bouche d’Even. Oh non, quand même pas, ce serait idiot! S’insurgeait sa conscience. Idiot peut-être, mais tellement efficace… À moins qu’elle ne le repousse. Qu’est-ce qui était mieux? Qu’elle déguerpisse hystérique et ne voulant probablement plus remettre les pieds chez lui ou qu’elle s’en aille parce qu’il n’était qu’un « gros pervers »? Bah juste un petit bec, ce serait pas pervers… non? Aaaargh ces dilemmes!

Bon, très bien, se dit Jakob, il fallait agir maintenant ou sinon il serait trop tard. Son visage se rapprocha de celui d’Even, son œil rivé au sien, son souffle contre sa peau… ses lèvres…presque…
Mais non, Jakob dévia la tête, le côté de son visage désormais contre le côté du visage d’Even. Il avait une vue parfaite sur le cafard mais ne s’attarda pas à le regarder, le chopant d’un rapide coup de poignet et l’enfermant dans sa main. Et maintenant? Faire disparaître cette bestiole. Il posa sa main libre dans le dos d’Even et la serra contre lui, se levant aussitôt en la soulevant à l’aide de son bras pour finalement la laisser tomber sur le matelas en tâchant de ne pas trop l’écraser de son poids. C’est presque aussi vite qu’il les avait perdus que Jakob retrouva sa bonne humeur et son sourire.

-Franchement, je suis épaté.

Sans s’attarder dans cette position, il roula sur le côté, se retrouvant sur le dos et finalement sur ses deux pieds, debout dans la chambre, le cafard toujours bien en poigne. Il alla vers l’armoire, l’ouvrit et y camoufla ses mains. Il déboucha le pot de miel et y enfonça le cafard.

-T’as osé descendre du lit! C’est que tu aurais put te faire bouffer les pieds par une armée de cafards! Qui sait! Ou pire encore! Peut-être le roi des cafards t’aurait-il agrippé par les pieds et entraînée de force dans son somptueux terrier fait de miel pour y vivre éternellement… en reine des cafards!

C’était le mieux qu’il avait trouvé… Là au moins, l’espion du roi des cafards resterait pour de bon, surtout en refermant le pot dessus, ce que Jakob fit avant de refermer les portes du meuble et de retourner sur le lit.

-Finalement… y’a peut-être encore de l’espoir! Fit-il en affichant un air moqueur.

Il bondit sur le lit et se coucha sur le côté, sa tête appuyée dans sa main gauche, détaillant un instant du regard Even.

-J’ai rien d’autre à manger. Ajouta-t-il simplement pour justifier l’épisode de l’armoire. Pourquoi t’as si peur de ces bestioles? T’as été traumatisée? J’sais pas… Tu les trouve juste laides?

Tout en parlant ainsi, Jakob avait plongé son autre main sous la couverture et lentement l’approchait d’Even. Toujours avec une extrême précaution, ses doigts s’infiltrèrent entre les pans du peignoir de la demoiselle. Feignant de l’écouter, il reprit, sans se rendre compte s’il lui avait coupé la parole.

-Ou alors c’est que t’es chatouilleuse!

Et selon toutes attentes, sans suivit une attaque, pas particulièrement agressive, mais assez tenace, sous les rires d’un hilare Jakob. Autant lui-même se montrait excessivement sensible aux chatouilles, autant il éprouvait un malin plaisir à les administrer, chose qu'il n'avait d'ailleurs pas faite depuis que Luzo était encore pas plus gros qu'une grand chien.

[j'avais la pression hein! j'espère que c'pas trop nul... je doooouuute 22 aaaaaaah 10 AAAaaaaaaAAAh 12 *overdose de nutella* ]
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MessageSujet: Re: Surprises et gueule de bois [Terminé]   Surprises et gueule de bois [Terminé] Icon_minitimeDim 11 Nov - 5:09

[Mieux que ça !]

Il se passa quelque chose d’assez bizarre : comme si il allait l’embrasser, Jakob se pencha vers Even, mais dévia de sa trajectoire initiale dans un mouvement peu naturel pour finalement coller sa joue contre la sienne. Bon… Et puis ? Il se leva, l’entraînant avec lui. Pas si mal, en fin de compte. L’intervention d’Even avait eu l’effet recherché, c'est-à-dire lui rendre un petit sourire ou du moins le soulager. Pas plus, tu es sûre ? Depuis leur réveil, la situation s’était inversée deux ou trois fois, chose qui aurait pu déstabiliser les esprits peu adeptes de ce genre de gymnastique. Heureusement pour Even, le sien savait y faire, et celui de son pirate aussi si on se fiait à ses réactions. Sans qu’elle s’en rende compte, il venait de lui éviter une mémorable crise d’hystérie après en avoir provoqué une petite quelques instants auparavant. Ouais, maladif, tu l’as dit…

Even se retrouva sur le lit, et lâcha presque à contrecoeur la rassurante poitrine du dragonnier qui s’en alla trafiquer on ne sait quoi dans on armoire mystérieuse. Epater les gens ? Voilà l’une des choses qu’elle faisait le mieux… Mais en quoi cette fois ci ? En rattachant deux malheureux bouts de cuir ? Non, la réponse n’était pas là, il l’avait compris. En effet, aller poser ses genoux sur un sol foulé quelques instants plus tôt par de redoutables cafards représentait pour Even un exploit pour le moins exceptionnel… Surtout que ces derniers auraient pu, qui sait, revenir sur les lieux et par exemple se frotter à sa peau. Brr… Dégoûtée par cette horrible pensée, la jeune femme frissonna et leva ses grands yeux bruns vers un Jakob qui avait retrouvé son air rieur.


-Qui sait de quoi est capable une guerrière pour sauver un beau prince en danger ?

Cette remarque avait pour but principal de faire refouler du visage de son interlocuteur ce petit air moqueur. Pas de quoi faire le malin, jeune homme…

-Reine des cafards ? Je vois que tu sais parler aux femmes, Jakob… Elle se redressa à demi et pointa un index accusateur sur son torse lorsqu’il vint se rallonger près d’elle. Sache que le roi des cafards, cela aurait très bien pu être toi. Tu m’a fichu une trouille bleue tout à l’heure !

Piteuse, elle se rallongea sans entrain et fixa le plafond d’un œil pensif. Ce n’était pas de la faute du jeune homme, mais de la sienne, il ne fallait pas inverser les rôles. Qui aurait pu prévoir une telle réaction de la part d’une femme qui paraissait contrôlée au quotidien et qui ne faisait preuve d’aucune forme de peur, même face aux dangers de mort ?


-Pardonne-moi. Je… Je n’aurais pas dû réagir ainsi. J'étais comme folle... Tu sais maintenant à quel point j'ai peur de ces bestioles.

Les questions qu’il posa alors n’étonnèrent pas la dragonnière, qui prit son temps avant de répondre, l’air tout à fait sérieux.

-Je n’en fichtrement rien ! C’est le genre de choses que l’on ne maîtrise pas et qu’il est diffici…

Sa voix se brisa lorsque les doigts de Jakob se faufilèrent sous son peignoir par atteindre son ventre. Elle posa aussitôt sur lui un regard interrogateur et quelque peu surpris. Que cherchait-il ainsi ? La réponse lui fut donnée bien trop vite à son goût. Un gamin… Mais un gamin séduisant auquel il était difficile de résister, surtout lorsqu’il laissait ses mains baladeuses vagabonder un peu n’importe où. Bien vu, le borgne ! Even était très chatouilleuse. Elle se tortilla quelques instants pour se libérer des doigts de son tortionnaire, en riant aux éclats, mais sans succès. C’était à la fois très agréable et profondément déplaisant… Dans la lutte, le nœud qui retenait son peignoir en place céda, laissant libres les pans de l’habits qui flottèrent bientôt de part et d’autre des deux dragonniers, trop occupés par leur jeu pour s’en rendre compte. Un vieil adage refit alors surface dans l’esprit de la jeune femme, qui eut un sourire malicieux entre deux cris hilares : « Qui chatouille les craint. » Ses doigts volèrent vers le torse nu de Jakob et s’attaquèrent à ses côtes, comme le faisaient les siens à son égard.

Cependant, devant le manque de succès immédiat de sa nouvelle tactique, Even passa aux choses sérieuses. Elle utilisa ses jambes pour pousser Jakob sur le coté et ainsi se retrouver au dessus de lui. Voilà une situation qui lui plaisait bien plus… Ses doigts continuèrent le jeu des chatouilles, cette fois plus à l’aise, et en profitèrent pour explorer le pays encore si peu connu qu’était le corps de ce charmant pirate. Certes, Even venait de passer une nuit assez mouvementée en sa compagnie, mais l’alcool ne lui permettait pas de se souvenir de ce genre de détail : c’était comme si une autre personne avait fait l’amour avec Jakob, laissant l’Even sobre sur sa faim – une faim qui grandissait de plus en plus au fur et à mesure que passait la matinée.

Profitant honteusement de la situation, la jeune femme se baissa et colla ses lèvres dans le cou du dragonnier. Les chatouilles de ce dernier continuaient de lui arracher des rires étouffés, mais les siennes devaient elles aussi être assez terribles… Ce jeu d’enfant se transformerait-il en jeu d’adulte ? C’est la question que se posa Even lorsqu’elle remonta son visage pour venir embrasser les lèvres si attractives du pirate, sans hésiter cette fois. Ses doigts cessèrent peu à peu de courir sur son corps tandis qu’elle se concentrait sur la douceur de la bouche de Jakob contre la sienne. Il pouvait la repousser, lui dire qu’il n’avait pas envie d’elle lorsqu’il était sobre, lui faire comprendre qu’il voulait qu’elle s’en aille, mais elle s’en fichait. Tout ce qui comptait à présent, c’était profiter de la folie qui l’avait poussé à l’embrasser à ce moment inattendu, et ne pas gâcher un si joli culot. C’était ainsi que fonctionnait Even, et ce qui devait tant plaire à ces hommes libidineux et ingrats qui avaient tant de fois profité de son corps par le passé… Jakob n’était pas comme eux, et c’était sans doute son attitude franche et profondément gentille qui lui avait valu ce soudain intérêt de la part de la jeune femme.
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MessageSujet: Re: Surprises et gueule de bois [Terminé]   Surprises et gueule de bois [Terminé] Icon_minitimeLun 12 Nov - 11:57

Beau prince… Chut, non… Jakob n’a jamais été bo. Mais elle parlait encore. Le beau avait déjà disparu de toute façon et, il ne restait plus que Jakob et son air toujours moqueur, le rire au bout des lèvres et qui fait sourire les yeux, l’œil, qui fait sourire un œil, et l’autre… Peut-être. Et le danger, quel danger? Le danger était passé, il ne restait plus que les cafards. La mémoire sélective et entraînée du pirate avait appuyé sur la touche « effacer ». Le souvenir d’un état lamentable et faible dévoilant au jour beaucoup trop grand un Jakob perdu dans le paysage gâché qu’était devenu son visage lorsque mis à nu… avait été effacé, refoulé plutôt, tout en bas dans le noir et dans l’oubli.

Ah! Le roi des cafards, c’était beaucoup mieux, plus juste, en fait. Il serait le roi et elle la reine, dans un palais fait de miel. Ca, c’était impératif. Avec des collines faites de miel, des rivières de miel, des bateaux de miel, un ciel de miel avec des étoiles de miel et des nuages de miel, et des dragons de miel, et des bains de miel et des pains de miel et des arbres de miel, du miel, du miel, du miel partout. Mais! Il n’avait rien d’autre à manger. Aussi bien passer et penser à autre chose, ce qu’il fit. Parce que oui, il savait désormais la peur d’Even, elle avait vue la sienne, et ils étaient deux fous.

Aussi bien en rire, ce qu’elle fit, la demoiselle, sous la torture que lui infligeait Jakob. Son rire était comme une musique, aussi entraînante que je ne sais quelle chanson mais qui, comme cette chanson sans nom, incitait Jakob à continuer et continuer, entraîné sur la piste de danse, la piste de chatouilles, sans penser à rien et juste en riant. Elle était soumise à sa délirante torture et lui, en bon tortionnaire, y prenait grand plaisir, voyageant sur la peau d’Even à bout de doigts pianotant avec agilité et célérité ici et là.

Il ne les vit pas venir, ces doigts, lorsqu’il s’attaquèrent à ses côtes, provoquant du coup un raidissement soudain du corps du jeune homme, pris par surprise, mais il ne se fit point tarder pour reprendre l’attaque, plus difficilement cette fois par contre mais, toujours avec ténacité, vu les éclats de rire qui le prenaient. Il aurait tant souhaité qu’elle cesse! Mais en même temps, la chose était hilarante. Une drôle de torture, c’est ça, des chatouilles. Jakob en avait littéralement la larme à l’œil. Trop de rire. Depuis combien de temps n’avait-il pas rit ainsi? Longtemps sans doute mais… Peu importe.
Se contre-disant dans ses paroles et ses gestes, d’une voix étouffée et d’un débit entre-coupé de rires, Jakob suppliait mais, tout en continuant de chatouiller.

-Arrête! … Even… arrête Even… s’il te… Je vais mourir! … Even…!

La demoiselle prenait le dessus. Trop essoufflé et paralysé de tout son corps, exception faite de ses mains qui tenait bon à la défense, Jakob se vit retourner par Even qui vraiment, semblait particulièrement apprécier cette position de force. Encore une fois le ventre de la dragonne criait famine mais cette fois, le pirate ne l’entendit point, pas de suite, ses sens étant trop et tous troublés par les talents de bourreaux d’Even. Même lorsque ses lèvres se posèrent dans son cou, il n’entendit pas, tremblant plutôt de tous ses membres, encore une fois victime d’une… autre sorte de chatouille, disons.
Il commençait à s’affaiblir, ses mains ne s’orchestraient plus aussi bien qu’avant et ne reprenaient l’attaque que par vagues, de plus en courtes et de moins en moins efficaces. Jakob était entrain de perdre! Il finirait étouffé de rire, épuisé mort, essoufflé de s’être trop esclaffé.

Et alors, elle l’embrassa. Au milieu de ce désordre, de cette guerre inachevée, elle porta le coup fatal. Les mains de Jakob se posèrent du coup là où elles avaient chatouillé, de chaque côté d’Even entre ses côtes et sa taille mais, comme encore agitées des restes de chatouilles, plutôt que de s’énerver frénétiquement sur la peau d’Even, les mains du jeune homme glissèrent lentement, effleurant presque, jusqu’aux hanches de celle qui avait été tortionnaire mais que désormais, Jakob voulait plus près encore de lui.
Pris d’une fièvre venue soudainement, il lui rendit son baiser beaucoup plus ardemment qu’il croyait le faire, son corps encore vibrant de la frénésie passée mais qui, visiblement, en devenait une autre. Rien, encore une fois, n’était réfléchi. Even avait ce don de provoquer chez lui des réactions qu’il ne contrôlait pas et qui n’avaient rien à voir avec ce qu’éveillaient d’autres demoiselles en lui.
Attirant la dragonnière contre lui, à son tour Jakob la fit se retourner, se retrouvant cette fois au-dessus d’elle. Se pointait à l’horizon le paysage du huitième ciel… Avec toute son intemporalité et cette fois, plutôt que de porter le parfum de la débauche, cette ascension vers d’autres cieux avait des effluves... charnels mais purs, vrais et sans brouillard pour les étouffer.

[un petit saut dans le temps? 30 ]
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MessageSujet: Re: Surprises et gueule de bois [Terminé]   Surprises et gueule de bois [Terminé] Icon_minitimeMar 13 Nov - 4:50

[On dirait bien oui. Ca nous arrive décidément un peu trop souvent ^^]

Cette fois, ce ne fut pas le soleil qui réveilla Even, mais la faim. Une faim de nourriture cette fois là, qui tenaillait son ventre à la manière d’un étau tenace. Bon sang, pourquoi les réveils étaient-ils toujours douloureux ? Le prix à payer, sans doute, et le jeu valait le coup ! Cette fois l’alcool ne brouillait pas l’esprit de la jeune femme, et elle se souvenait maintenant avec précision de tous ces instants passés avec son pirate du ciel – et pas n’importe quel ciel. Cela avait été tellement… différent. Etait-ce le mot ? Elle n’aurait su en trouver un autre, alors que son esprit parvenait pourtant à définir clairement ce qu’elle ressentait.

Elle refusait d’ouvrir les yeux, refusant par le fait d’effacer les souvenirs imagés qui flottaient devant ses yeux dans une danse délicieusement orchestrée par les battements de son cœur. Peu à peu, ses sens autres que la vue reprenaient contact avec le monde extérieur. Quelque chose clochait : la chaude de présence de Jakob à ses cotés s’était volatilisée, laissant à la place quelques draps glacés et vides… Se résignant à enfin ouvrir les yeux, Even fut surprise de découvrir que la pièce était plongée dans une demi-obscurité orangée typique du crépuscule. Cela avait donc duré si longtemps ? Elle avait du dormir des heures… Ses jambes se déplièrent lentement sous les draps et ses muscles se contractèrent un bref instant alors qu’elle s’étirait. Dormir ainsi n’était pas correct, elle avait finalement passé la journée dans ce lit. Pathétique, pour la femme pleine de vie qu’elle était ! Après, il fallait bien sûr considérer ce qu’elle avait fait dans ce lit, mais globalement cette attitude était digne du pire les mollassons.

Un grattement imperceptible se fit entendre sur sa gauche, et ses yeux volèrent vers le bureau où le jeune homme était en train de travailler. Il profitait des derniers rayons de soleil pour écrire quelque chose… Un peu déçue qu’il n’ai pas été à coté d’elle à son réveil, Even se redressa sans bruit et le regarda longuement sans parvenir à mettre des mots sur ses pensées. Il était là, c’était déjà ça… Cependant la faim qui torturait son ventre ne lui accorda pas plus de trente secondes de répit, et la jeune femme grimaça. En fait, à part la petite tranche de pain que lui avait offert Jakob quelques heures auparavant, elle n'avait rien avalé de la journée. Le pain, le pain… Il en restait, non ? Elle avait le souvenir de cette grosse miche blanche de farine posée juste là, sur les draps… Que s’était-il passé ensuite ? Une histoire de cafards, si ses souvenirs étaient bons. Elle avait laissé libre cours à sa folie, comme cela lui arrivait rarement. La miche de pain devait être là, sous le… bordel. Il y avait des vêtements – certains lui appartenant – des couvertures en vrac, des parchemins noircis de vers incompréhensibles, divers accessoires tels que les dagues de la jeune femme, des livres ouverts…

Miche, miche, où es-tu donc ? Consciente qu’elle ne la retrouverai pas tout de suite, Even se leva, toujours sans bruit, et remit le peignoir blanc qui gisait entre deux draps. La flamme de la bougie trembla. Dans le silence, la dragonnière pouvait entendre la respiration lente de Jakob, concentré sur son travail, et ne pu s’empêcher d’aller l’écouter de plus près. S’approchant de la chaise sur laquelle il était assis, elle s’arrêta derrière lui puis se pencha à demi pour venir l’embrasser sous l’oreille, en prenant soin d’écarter au préalable quelques mèches blanches. Ses mains remplacèrent bientôt ses lèvres, avides de sentir la présence du jeune homme sous cette peau claire. Maintenant qu’il était déconcentré à souhait, Even pouvait parler sans risquer de le faire sursauter et raturer son parchemin dans un geste incontrôlé. Belle excuse, ouais.


-Tu es réveillé depuis longtemps ?


Ses doigts effleuraient maintenant ses longs cheveux nacrés, dont la couleur paraissait presque surnaturelle à la lueur du crépuscule. Ils rencontrèrent par hasard les deux lanières de cuir, et Even sourit en reconnaissant son nœud. Il avait paru si fragile un instant, comme un gosse terrorisé et complètement brisé… Le cœur de la jeune femme s’était serré peut être un peu trop fort, peut être un peu trop longtemps, et le regard paniqué qu’elle avait alors soutenu pendant quelques secondes restait gravé dans sa mémoire. Elle connaissait sa faiblesse, il connaissait la sienne. Oui, deux fous qui s’était aimé l’espace d’une journée, et qui s’aimeraient peut être plus longtemps, qui sait. Even y réfléchissait le moins possible, préférant laisser loin d’elle ces préoccupations. Trop souvent, les hommes s’étaient moqués d’elle et elle ne voulait plus se laisser guider par les sentiments et l’espoir d’une quelconque suite à ces aventures. Il se passerait ce qui devait se passer, c’était ainsi, et il fallait savoir se protéger des tristesses de cœur, chose que la jeune femme avait apprit à faire au fil des ans.

Malgré cela, elle ne pouvait empêcher ses mains de parcourir la peau de Jakob, comme si sa « faim » n’était toujours pas comblée – le serait-elle un jour ? Caressant maintenant les épaules nues du dragonniers comme si elles avaient été de soie, Even attendait une quelconque réaction. Peut être qu’il allait finalement la jeter dehors. Sûrement même… Avec une certaine tristesse, la jeune femme songea qu’il manquait toujours une pièce à la pile de ses vêtements. Le départ ne serait donc pas aussi rapide que désiré…
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MessageSujet: Re: Surprises et gueule de bois [Terminé]   Surprises et gueule de bois [Terminé] Icon_minitimeMer 14 Nov - 12:12

Qu’elle était jolie, comme ça endormie, son visage enluminé par quelques faibles rayons de soleil qui perdaient de plus en plus en hauteur au fur et à mesure que les secondes passaient, et que ses cheveux brillaient, colorés par le feu de la lumière blanche qui veillait sur eux… Il tendit une main hésitante vers ce paisible visage, mais ne le toucha pas, ne voulant pour rien au monde troubler ce profond sommeil. Lentement, les doigts de Jakob caressèrent les quelques millimètres qui les séparaient de l’oreille d’Even, de sa mâchoire, de sa bouche, de son menton, de sa joue… Puis il ramena sa main, refermant son poing sur l’air emprisonné qui enveloppait la dormeuse, sur ses rêves qui flottaient tout autour.

Plus tôt, Jakob s’était réveillé avec le parfum de la chevelure d’Even plein la tête, elle était là, contre lui, toujours bercée par les bras du veilleur de songes, sa tête dans son cou, leurs bras enveloppant l’autre, leurs jambes entrecroisées, tellement biens. Le sommeil ne manquait plus au jeune homme, au contraire, il en avait de trop dans le corps. Il tenta tout de même de retrouver le confort de l’inconscience, mais n’y parvint point. Et donc, délicatement, le plus doucement possible, Jakob éloigna un pied, puis l’autre, et défit son étreinte autour d’Even. Il garda cependant l’une de ses mains dans la sienne, la caressant sur le dessus de son pouce, espérant peut-être un peu, au fond, voir la jeune femme ouvrir un œil mais, non, elle dormait bel et bien profondément, Jakob lâcha sa main et la retira doucement. Glissant hors des couvertures, il s’assit sur le bord du lit, se leva et contourna le matelas. Troublée dans son sommeil par l’agitation qu’avait provoqué le dragonnier peut-être, Even s’était retournée mais avait retrouvé son visage quiet, le dragonnier vint s’agenouiller au bord du lit et observa quelques temps la dragonnière.

C’est avec une poignée d’images et de mots qu’il repartit, se relevant sans bruits et allant vers son bureau. Toujours avec précaution, il débarrassa la surface plane de quelques piles et, lorsqu’un minimum d’espace fut libre, alors il prit place, s’asseyant sur quelques vêtements laissés à la traîne sur la chaise de bois, et sortit d’un tiroir surchargé de papiers épars un cahier disloqué à la couverture de cuir rouge épaisse et décolorée, ainsi qu’une bougie qu’il alluma aussitôt, dressée et fixé dans un socle bien simple. Il ouvrit ensuite le cahier, s’empara d’une plume et porta le bout à ses lèvres, posant le regard devant lui, dans le vide. Des morceaux de puzzle, que des morceaux seuls et perdus.
Jakob tourna la tête vers Even. Le casse-tête prit forme, tranquillement. Son regard se porta une fois encore sur son papier nu et, après un court moment de réflexion, il se mit à écrire, de son écriture désordonnée, bien peu appliquée, le dos courbé et la tête penchée sur le livre ouvert.

Spoiler:

Il soupira. Constata la chose d’un œil critique un moment et finalement, détacha du cahier puis éloigna la feuille le plus possible vers un coin du bureau. Il se remit à écrire, mais s’interrompit presque aussitôt. Agacé, il retourna la feuille qu’il avait éloignée pour ne plus voir les mots. Il reprit.

Spoiler:

Il déchira et chassa ce bout de papier, ramena l’autre, le retourna, le relu, le relu encore une fois, bout de plume aux lèvres, pour finalement rayer le point final de la dernière strophe et ajouter ces quelques mots…

Tu portes l’Élysée dans mon paysage perdu.

-Comme un baiser venu d'Eden. Souffla-t-il de façon à peine audible, sans savoir s’il l’avait dit ou écrit.

Jakob n’avait pas entendu venir Even, mais il ne sursauta pas, comme encore à demi absorbé dans un monde où tout était possible, bien que ce contact sur sa peau eut tout de même un effet d’amorce d’éveil, fort délicat cependant.

-J’en sais rien… murmura t-il simplement en guise de réponse à l’adresse de la jeune femme.

Depuis combien de temps avait-il ouvert l’œil? Le temps avait perdu ses repères l’espace de…d’un moment indéfini. Jakob n’en savait rien et à dire vrai, il n’y portait guère attention. Il s’était légèrement redressé sur sa chaise, son regard toujours absorbé par ses mots, sans pourtant les voir, calmé par les doigts de la dragonnière qui s’aventuraient dans ses cheveux, sur ses épaules. Il se sentait apaisé et pourtant, il lui sembla que son cœur s’emballait dans sa poitrine. Une familière paralysie le reprenait, symptôme qui serait bientôt suivit d’un intense désir de posséder encore une fois, de se fondre dans un paysage dont il ne se tannait point.

Jakob respira profondément, éloigna d’une main lasse le papier sous son œil et, à contre-cœur, posa sa main gauche sur la droite d’Even, l’entoura de ses doigts et, sans la lâcher, se releva en se tournant face à la jeune femme. La tête penchée vers leurs deux mains il les fixa un moment, puis son regard remonta vers le visage d’Even. Il allait parler, pour dire n’importe quoi, il ne savait même pas. Tout ce que Jakob avait vraiment envie de faire, c’était de l’embrasser.
Bêtement, une autre tête lui vint à l’esprit alors qu’il se disait qu’au fond, il n’avait de compte à rendre à personne et qu’il pourrait bien rester ici encore un peu, avec Even, juste un peu encore… Luzo et sa grosse tête de lézard. Depuis quand Jakob n’était-il pas allé le voir, déjà? Trop longtemps… Pas qu’il ne l’aimait pas, son gros bêta, mais il n’avait seulement… pas vu le temps passer, depuis quelques temps, comme…souvent, en fait. Il n’avait pas d’excuses. Entre le messe, son bureau et son lit, Jakob ne s’était pas rendu bien loin ailleurs. Il manquait les stalles, à son parcours de somnambule.
Il se mordit la lèvre inférieure alors qu’il se mit à songer au dragon, partagé entre le désir et le devoir, mais Luzo méritait au moins la moindre attention de son maître. Sans Luzo, Jakob ne serait pas ce qu’il est et, il ne serait sans doute pas ici… Bon, bon, bon, se dit le dragonnier, toute bonne chose à une fin. Quel affreux dicton.

-Je… Il soupira, rassemblant ses idées, déçu qu’elles lui soient venues. J’ai un peu… négligé Luzo ces temps-ci et je… Ah ca faisait mal. Je dois vraiment le faire sortir. Il lâcha sa main en s’éloignant mais, se rebuta au dernier moment et revint aussitôt vers Even, l’embrassa en posant une main derrière sa tête, et ensuite seulement s’éloigna pour ramasser un peu partout quelques vêtements qu’il enfila au fur et à mesure qu’il les dénichait. Il se retrouva vêtu d’un pantalon noir et d’une tunique blanche. Il mit ses bottes et, près de la porte se retourna face à Even.

-Prends ton temps… Et euh, si tu retrouves pas tous tes vêtements, t’a qu’à prendre mes trucs, n’importe quoi, ce que tu veux…Fouille, te gênes pas. Et… si tu veux… On pourrait se revoir, peut-être bien… Si ca te dit… Il eut un regard impatient vers le plafond. Quel vers de terre il pouvait parfois être! Il ne savait pas dire les choses et cette incapacité, son hésitation, cette façon d’être imprécis et de ne pas trouver les mots lui tombait vraiment sur les nerfs. Enfin moi ca me dit! Lâcha t-il un peu brusquement.

Il ouvrit la porte, eut un dernier regard pour elle et disparut dans le couloir, marchant d’un pas allongé et rapide, comme pour évacuer cet amalgame d’émotions dans son ventre, mêlant honte et joie et une envie de rire et de se cogner la tête sur les murs en même temps. C’est pourtant un sourire, vague mais bel et bien là, qui prit le dessus sur tout ces élans, s’étampant littéralement sur le visage habituellement plus que neutre de Jakob qui, même s’il l’avait souhaité, aurait été incapable de le chasser.
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MessageSujet: Re: Surprises et gueule de bois [Terminé]   Surprises et gueule de bois [Terminé] Icon_minitimeJeu 15 Nov - 5:06

Que pouvait-il donc écrire, là, penché sur des morceaux de parchemin épars, plume à la main ? Une lettre ? Des vers ? Cette seconde supposition semblait être la bonne à Even, qui avait remarqué les nombreux écrits qui jonchaient le sol de la chambre. Ainsi son Jakob était un poète… Doué ? Peut être, elle n’avait encore rien lu de lui, et ne le ferait pas tant qu’il ne lui proposerait pas de le faire. Déchiffrer ce genre de choses lui semblait être très indiscret, c’était comme violer son intimité. Ils se connaissaient tellement peu… Even ne savait de lui que sa réputation de buveur d’alcool, en gros. Maintenant, certes, un peu plus, mais rien de très précis, rien de suffisant pour pouvoir affirmer qu’elle ressentait à son égard plus que du désir. Quel était donc cet étourdissement qui la prenait à la gorge à chaque fois que la main du jeune homme traçait une nouvelle lettre sur le papier, à chacune de ses inspirations, à chacun de ses froncements de sourcils ? La fatigue, sans doute… Pour se ressaisir, Even secoua la tête, provoquant à l’intérieur un éboulement de pensées saugrenues et d’images brouillées.

Lorsqu’il saisit sa main et se releva pour se trouver en face d’elle, la jeune femme le considéra en silence. Il avait envie de l’embrasser mais ne le faisait pas, c’était idiot, surtout si l’on savait qu’elle en avait autant envie que lui. Remédiant à cette situation, elle se pencha elle-même vers ses lèvres et déposa les siennes dessus avec douceur, comme pour se souvenir de tout ce qui s’était passé entre eux. Ce contact, bien que très bref, raviva en elle les images de tout à l’heure. Et ce ciel, quel ciel… Elle aurait pu y étendre ses ailes de dragonne affamée des heures durant, laissant le pirate d’eau douce explorer le paysage de son corps autant de temps qu’il le souhaitait. L’obscurité avait remplacé cette lumière si vive et les invitait maintenant à reprendre leur jeux. Pourquoi une telle passion ? Even se laissait doucement envahir par ce désir si agréable et porteur de promesses sucrées, prémices des délices à venir, sans pouvoir répondre à cette question. D’ordinaire les nuits qu’elle passait en compagnie se terminaient en fuite discrète dès le matin, pas en une continuation presque amoureuse pendant un peu moins de vingt-quatre heures…

Mais quelque chose clochait. Il ne la serrait pas contre lui avec passion, il ne passait pas les mains entre les pans de son peignoir, il ne la regardait même pas. La lèvre inférieure d’Even trembla et elle posa une main sur sa joue, l’obligeant à croiser son regard interrogateur. La réponse à sa question muette vint bien trop vite, et fut bien trop rude à son goût. Luzombre… Un prétexte ! … Non, il avait envie d’elle, elle voyait ses mains trembler. Lorsqu’il lâcha la sienne, signal de la fin, elle retint sa respiration, extrêmement déçue. Pourquoi, si il la désirait, se priver d’un tel feu d’artifice ? Foutu instinct du dragonnier… Il y eut un baiser, un vrai cette fois, mais il avait un goût d’adieu. Insupportable. Pourtant Even en profita pleinement jusqu’au bout, se doutant qu’elle n’aurait peut être plus l’occasion de croquer ainsi avec délice un bout de pirate. Peut être que sa déception était un peu trop visible sur son visage, lorsqu’il se séparèrent enfin… Pour la masquer, elle posa un genou sur le lit et s’assit sur son pied, laissant l’autre à plat sur le plancher. Ce lit défait, plein de promesses avortées, attirait son regard mais elle ignora ses appels pour ne pas quitter Jakob des yeux. La faim avait disparu de son ventre, laissant place à une irrépressible envie de se lever et d’aller enlacer l’homme qui s’habillait maintenant en face d’elle. Il était beau, même si il n’aimait pas qu’on le lui dise… Even avait peur que d’autres le remarquent, et tentent de le séduire. Un coup dans le nez, et le Jakob devenait une épave lubrique attirant les jolies demoiselles comme des mouches. La dragonnière ferait sans doute un saut au mess ce soir là, et le soir suivant d’ailleurs, histoire de jeter un coup d’œil…

Mais quel droit avait-elle donc sur lui, après tout ? Si il avait envie de retourner au bar et de se taper la serveuse ou une autre belle dragonnière de passage, elle n’avait rien à dire. L’imaginer dans les bras d’une autre lui donnant la nausée, Even chassa cette nouvelle image de sa tête et tenta de ne plus y penser. Il lui parla de vêtements. Ouais… Mais quelle importance après tout ? Par contre, ce qu’il dit après attira un peu plus son attention. Se revoir ? Ainsi, l’histoire n’était peut être pas terminée. Rares étaient les hommes qui lui avaient proposé cela, et la jeune femme se sentit incapable de répondre. Trop tard de toute façon, il était déjà parti écumer d’autres flots à bord de sa bonne humeur étrange et pleine de poésie. Le bruit de la porte qui se fermait fit une nouvelle fois trembler la lèvre inférieure d’Even, qui remonta son autre jambe sur le matelas et considéra la pièce d’un œil vide. Être seule ici lui paraissait incongru, comme si elle y était entrée par effraction. Malgré ce qu’elle avait vécu en ce lieu en moins d’une journée complète, ce lieu la rendait mal à l’aise. Il y flottait encore l’odeur de Jakob…

La pêche aux vêtements perdus fut expédiée en une demi minute. Even laissait derrière elle le mystérieux sous-vêtement disparu, mais sans regrets. Ainsi le pirate, si il le retrouvait par hasard, aurait une occasion de revenir la voir pour le lui rendre… Le peignoir, dans lequel elle avait caché sa nudité de brefs instants, resta suspendu à la chaise du bureau, bien en vue. Elle ne voulait pas qu’il l’oublie si vite… D’ailleurs, elle ne rangea rien. Tout cela devait constituer les souvenirs du jeune homme quant à cette journée délicieusement torride. Etait-ce trop demander qu’un peu de considération ? En réalité, elle aurait aimé demander bien plus que de la simple considération, mais n’osait se l’avouer. Lorsqu’elle fut habillée avec ce qu’elle avait retrouvé de ses habits, chippant au passage l’un des caleçons propres de Jakob, Even se planta au milieu de la pièce. Il lui restait quelque chose à faire… La bougie continuait d’éclairer la scène de sa flamme tremblante lorsque la jeune femme se pencha sur le bureau. Ignorant les fameux vers, elle s’empara de la plume et d’un petit bout de parchemin vierge. Son cœur lui hurlait d’inscrire en lettres grasses « Aime moi » mais sa main écrivit au bout de quelques instants quelque chose de fort différent. Quoique…


Citation :
Parc, dans trois jours, 19h

Trois jours… Délais qu’Even estimait nécessaire pour remettre de l’ordre dans tout ça. Curieusement, l’idée d’attendre aussi longtemps lui arracha un soupir. N’aurait-elle pas pu attendre son retour ici ? … Non, franchement ridicule. S’en voulant d’avoir eu une telle pensée, la jeune femme saisit son sac qui gisait près de la porte et ouvrit cette dernière. Le couloir était sombre… Et pas trace du joyeux Hohepan. Il avait dû se trouver une compagne pour la nuit, ne voyant pas sa maîtresse revenir, et allait sans doute passer la nuit dehors. Une boule se forma alors dans la gorge de la dragonnière. Elle comptait sur lui pour lui tenir compagnie, et qui sait, l’aider remettre ses esprits en place. De toute évidence, cette nuit, elle la passerait seule…
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Surprises et gueule de bois [Terminé]
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