Bouquinage intensif

Milieux d'après-midi sur Ene, c'est souvent synonyme de sieste au soleil, du moins pour les palefreniers. En tous les cas, cela entraîne une désertion des stalles, et une activité au zéro parmi les imposants reptiles.
Plutôt que de tourner autour du pot, dites-vous qu'à part des tas d'écailles ~~ronflant~~ faisant la sieste, il n'y avait pas un chat dans les Stalles. Enfin, quand on parle du chat...

Une silhouette se découpa un instant à l'entrée du bâtiment, avant d'entrer d'une démarche souple. Un grand dragon blanc aux yeux d'or releva la tête en sentant l'odeur de la nouvelle arrivante. Il était trop fatigué pour ne serait que grogner, mais il accueillit avec joie sa ~~petite~~ maîtresse. La jeune femme flatta un instant le chanfrein de l’animal avant de se glisser dans la Stalle.

Urulòkë tourna la tête vers la dragonnière qui sortait… Appelons cela matériel de pansage, même s’il n’y a pas grand chose à panser sur un dragon. La boite était dans un coin du box, mais le responsable du reptile ne devait pas s’en servir souvent, vu la couche de poussière. Quoi que, c’était peut être simplement due au fait que le dragon avait une nette tendance à secouer sa longue queue, et à faire voler la sciure partout.

« Bestiole ! »

L’exclamation de Naulë eut au moins le mérite de le faire se tenir tranquille. Depuis tous le temps que la guerrière et sa monture se connaissait, ladite monture ne semblait jamais se lasser du décrassage des écailles avec une brosse en fer, surtout lorsque c’était sa cavalière qui le brossait. Un moineau pépia un court instant, avant de se poser sur l’épaule de la demoiselle. Celle-ci le fixa un instant avant de se remettre à sa tache, c’est à dire, nettoyer son dragon blanc… qui virait au gris jaunâtre ces temps-ci. Les yeux fendus d’Urulòkë ne quittèrent pas le volatile un instant, bien que le petit oiseau soit bien trop maigrichon pour lui.

Ne serait que pour étriller correctement son compagnon, il lui fallut bien trois quart d’heures. C’est dans des moments comme ceux-là que Naulë pestait contre la taille bien trop imposante de l’animal. Renonçant à lui faire les griffes ( à voir les marques sur le mur, il se débrouillait très bien tout seul… ^^’ ), la jeune femme se laissa tomber du dos de sa monture et rangea les brosses. Sentant la bonne humeur de sa maîtresse, le reptile glissa le bout de son museau dans le cou de Naulë, réclamant quelques câlins. La dragonnière soupira en levant les yeux au ciel, mais lui accorda tout de même ce qu’il demandait. Bah, cela ne faisait de mal à personne après tout, et elle aussi appréciait ses quelques instants de détente avec son écailleux de compagnie.

Le moineau s’envola alors qu’elle se penchait pour ramasser le sac qu’elle avait laissé tomber en entrant. Sans se préoccuper vraiment de son état, elle en sortit un livre que nous qualifierons de volumineux, malgré l’euphémisme, c’était un dictionnaire version poche comme format. S’installant confortablement entre les antérieurs d’Urulòkë, la demoiselle entama paisiblement sa lecture.
Le dragon la fixa en silence un moment, puis reposa sa fine tête sur le sol, fermant les yeux. Il appréciait qu’elle soit simplement là, avec lui et en sécurité, et non en train de vadrouiller parmi d’autres humains. Il n’aimait pas la savoir avec d’autres bipèdes, ni même avec d’autres dragons, il était beaucoup trop jaloux pour ca.
Naulë, c’était sa maîtresse, sa cavalière, sa dragonnière. Il était avec elle depuis huit ans, et il n’avait pas l’intention de laisser qui que ce soit lui voler. Mais pour l’instant, elle était là, avec lui. C’est sur cette pensée agréable qu’il se rendormit.

La guerrière releva la tête de son livre en entendant la respiration du dragon devenir plus tranquille. Son regard lavande se posa sur la tête délicate de l’animal, et un petit sourire naquit sur ses lèvres.

* Mais c’est qu’il dort en plus ! *

Un bruit de pas à l’entrée des Stalles lui fit tourner la tête. Ses longs cheveux blancs, détachés suivirent le mouvement, et elle dut repousser d’une main fine les quelques mèches qui s’étaient aventurés sur son visage.

[ Ou, comment manquer gravement d’inspi’ ^^’ Gomen. ]

Ithildrin était en compagnie d'Eneroq. Le dragon bleu ronronnait de plaisir à chacune de ses caresses. Elle en souriait. Elle aimait passer son temps libre avec lui. Que dire... C'était comme un ami pour elle... A défaut d'en avoir d'autres. Jeune dragonnière, elle ne connaissait encore personne. Bientôt, un jour prochain, elle participerait à un raid. Mais le temps que cela arrive.
Eneroq tourna la tête pour l'inviter à le gratter derrière une de ses crêtes maxillaire.

Elle hocha la tête d'amusement et s'amusa à soulever les fines écailles pour le chatouiller. Ces instants de "papouillages" étaient des moments de renforcements de lien entre elle et sa monture. Elle n'avait que quelques heures de vol avec lui, mais c'était comme si cela faisait des années qu'ils se connaissaient. S'il n'avait pas été là pour son arrivée, elle se demande sur quel autre dragon elle aurait choisi... Sans doute aucun de lui aurait autant convenu que le reptile bleu.

Enerop ronronnait de plus belle. Elle sourit. Il arrivait maintenant à retenir des effets des chatouillements. Malicieux qu'il était. Et joueur. Il redressa la tête et la posa en douceur sur l'épaule de sa maîtresse. Son oeil ambré se posa sur le visage d'Ithildrin. Le pétillement qui en émana à cet instant était unique...Bien plus qu'un sentiment affectif. Comment la jeune femme pourrait le définir ? Elle ne saurait le dire. Elle le flatta sur le sommet de son front écailleux. Si douces étaient ses écailles.

Eneroq se détacha ensuite de son épaule et baîlla.

"Je vais te laisser dormir mon grand."

Elle crut entendre un léger gémissement.

"Demain on ira voler toi et moi... Pour cela il faut que tu dormes"

Le dragon bleu se contenta de cligner des yeux. Elle le flatta à l'apaule et sortit de son box. Déjà il se roula en boule et ferma les yeux. Elle se demandait s'il avait compris... Rien que par le fait qu'elle sorte devait lui avoir suffi qu'elle le quitta.

Elle sentit son estomac se barbouilla. Oui, il était d'aller manger. Il serait tant. Elle n'avait rien manger ce matin en quittant sa chambre. Heureusement qu'elle n'était pas difficile pour ce qui était de la nourriture. Elle avait une faim de dragon... Cela la fit rire. Depuis ce matin qu'elle était avec Enerop... Elle se dirigea vers l'entrée des Stalles quand un mouvement attira son attention et elle faillit sursauter. Une autre personne était présente

"Excusez-moi, je ne vous avais pas vu. Je suis désolée si je vous ai dérangé"

[Désolée pour le retard. =o]

[Pas de problèmes Hell ^^]

La jeune femme fixa calmement la demoiselle dans l'allée. Calmement, mais aussi froidement et avec méfiance. Le grand dragon blanc rouvrit les yeux également, mais ne daigna pas redresse la tête.

" Excusez-moi, je ne vous avais pas vu. Je suis désolée si je vous ai dérangé "

C'est probablement à cet instant que Naulë se rendit compte qu'il s'agissait simplement d'une jeune dragonnière, qui ne lui avait rien fait de mal, et qu'elle avait du légèrement effrayer à la fixer ainsi. La guerrière inclina, très, très légèrement, la tête, afin de la saluer, sa façon à elle de dire bonjour.

" Tu ne m'as pas dérangée. "

répondit-elle calmement. C'était simplement qu'elle n'avait confiance en pratiquement personne. Elle préférait interrompre sa lecture plutôt que se retrouver avec une lame sur la gorge.
La silhouette élancée d’Ithildrin lui rappela quelque chose. Hum, voyons… Une jeune femme aux cheveux châtains mi-longs, et aux yeux verts, mince et plutôt musclée, dragonnière d’un dragon bleu… Ah ca y est, ca lui revenait !
Elle avait déjà du la croiser une ou deux fois dans les Stalles, elle s’appelait Ithildrin, si elle ne se trompait pas, et son dragon Eneroq, dure à la tache, et n’ayant pas d’ennemis connus.

Enfin, si elle ne se trompait pas. La dragonnière aux cheveux blancs fixa la jeune fille d’un air beaucoup moins méfiant qu’il n’y a quelques minutes. Naulë ne pensait pas avoir quelque chose à craindre de la demoiselle. A plus forte raison, celle-ci ne semblait pas vouloir l’attaquer de quelque façon que ce soit. Paranoïaque ? Peut être un petit peu ^^

« Tu est Ithildrin, c’est cela ? »

Rêve-je ?
C’était presque de la curiosité qui venait d’apparaître au cœur des iris mauves de la femme. Urulòkë redressa sa fine tête, pointant son museau au dessus de la barrière, également curieux, mais surtout désireux de jouer un petit tour à quelqu’un.
Avisant la jeune dragonnière, ses yeux passèrent de l’argent à l’or, signe qu’il était d’humeur à peu près potable.

Naulë se releva, fermant son ~~dictionnaire~~ imposant livre, avant de ranger le très précieux manuscrit dans le gros sac de toile qui trainait dans la stalle, et de poser le tout dans l’allée, avant de sortir elle-même dans ladite allée.
Le grand dragon blanc, ne trouvant pas, pour l’instant, de farce à jouer à qui que ce soit, se contenta de crachoter une légère flammèche, d’un air profondément vexé. La femme eut un sourire mental, amusée par les gamineries de son compagnon à écailles. A vrai dire, extérieurement, elle portait toujours ce masque sans expression.

Urulòkë expulsa un air chaud, et puant le souffre, avant de se rendre compte qu’il n’aurait plus l’attention de sa dragonnière tant qu’elle ne saurait pas tout ce qu’elle voulait savoir. Le petit nuage de fumée qu’il cracha pouvait sûrement être interprété comme un profond soupir.

Du coin de l’œil, la dragonnière avisa une autre présence humaine dans les Stalles. Toujours aussi ~~parano’~~ méfiante, elle ne le lâcha plus.
C’était un jeune homme, Commandant également. Il devait avoir environ deux ans de plus qu’elle, et il semblait perdu dans ses pensées.
Ne le considérant pas comme un danger direct, Naulë reporta son attention sur la jolie demoiselle qui lui faisait face.

[Comme vous pouvez le constater, Miss Glaçon est de très bonne humeur aujourd’hui xD]

La jeune dragonnière ne fut guère surprise de la réaction de la femme inconnue... enfin pas si inconnue que çà. Son visage avait du s'inscruster dans un coin de sa mémoire. Pendant une bref croisade dans les Stalles ou dans la cité. Il y avait tellement de Dragonniers ici. Elle n'en connaissait aucune personnellement. Elle débutait. Normale si elle n'avait pas de connaissance.

L'aspect singulier de la méfiance se défit quelque peu du visage de Naulë. Derrière elle, sa monture fit apparaître sa tête. Ithildrin veilla à ne pas faire de provocation. Certains reptiles étaient très protecteurs de leurs maîtres... Voir jaloux que l'attention leur soit dérobée pour une conversation. Pas de grondement ? Plutôt bon signe en général. Quelle ne fut pas son soulagement intérieur quand la commandante lui affirma que cela n'avait pas eu de conséquence... Le léger signe de tête confirmait sa phrase. Comment n'avait-elle pas déranger la femme aux cheveux blancs quand elle remarqua le pavé de lecture.

A l'énoncé de son nom, elle fut un peu stupéfaite... Mais le dissimula.

"Oui je suis bien Ithildrin"

Son regard se détourna un bref instant quand le dragon blanc lâcha une petite flammèche. L'odeur d'oeuf pourri léger lui prit le nez. Un cracheur de feu... Cela ne valait pas le souffle frais et glacial d'Eneroq... Qu'il s'amusait des fois à lui souffler dans le bas de sa nuque... Un doux amusement de dragon. La monture de la commandante exprima ses sentiments...

"J'espère que je ne perturbe pas votre dragon. Je ne voudrai pas l'énerver par l'accaparation de votre attention"

Elle aussi avait remarqué une autre présence. Un homme. A ses airs, il semblait envahi par une profonde mélancolie. Comment pouvait-on être triste quand on était en compagnie de dragon ? N'avait-il pas le sien ici ? Car seules les personnes à parcourir les stalles étaient les dragonniers, les futurs dragonniers et les palefreniers....