Jakob Azriel et Luzo

Citation :

Chère Sofie,

L’on m’a confinée à ma chambre! Je tourne en rond ici toute la journée à la recherche d’une quelconque occupation. Je dois me reposer, me dit-on. Je dois prendre soin de moi et lâcher mes pinceaux un peu. Si tu savais à quel point cela m’est difficile! Oh! mais, tu dois bien être la seule à avoir au moins une vague idée de la souffrance que j’endure en ce moment, toi qui goûta jadis les plaisirs de l’art…

Ton neveu est né, Anton en est ravi. Il passe dans la chambre une fois par heure, si ce n’est pas deux, pour le regarder soit dormir dans son berceau, soit se nourrir, soit chialer. Heureusement, il ne chiale pas souvent, cet enfant! Il passe plutôt son temps à dormir. En voilà un qui a tout compris à la vie!
Il sent incroyablement bon, son odeur me rappelle le parfum du lait chaud au miel que nous concoctait maman lorsque nous étions gamines. Ma Sofie, je te voudrais auprès de moi. Avec toi, le temps me serait moins insupportable. Et si ce bébé pouvait se réveiller! Présentement, il dort contre moi, je l’ai emmitouflé dans un long tissu que je me suis fixé en bandoulière sur une épaule. J’ai bien peur de ne trop bien l’avoir installé, le gamin. Par ailleurs, nous l’avons appelé Jakobo. Je ne sais pas trop pourquoi, je trouvais cela joli! Je peindrais bien un Jakobo… Mon Jakobo, tient! Si je le pouvais, je le peindrais maintenant.
Il est joufflu et rosé, on dirait une poupée. Le peu de cheveux qu’il a sur la tête est si pâle, si délicat… On dirait de la soie. Et ses yeux, j’ai eu la chance de les entrapercevoir entre deux siestes, ils sont encore très clairs, mais je devine qu’ils auront la teinte de nos yeux, le vert de l’océan près des plages.
Nous devrions aller à la plage, Sofie, et y amener Jakobo. […]

-Aller, vient!

Un gamin marchait dans les hautes herbes et le suivait un peu plus loin une drôle de bestiole dont on ne voyait que la queue et le bout des ailes qui dépassaient. Le petit blond tenait un sac dont le fond était trempé sur l’une de ses épaules. Un liquide rouge traversait au travers du tissu brun, du sang. Chaque gouttelette qui tombait était léchée par l’animal, mais en tirant la langue vers le sang, il aspirait par la même occasion une certaine quantité de terre sèche et, alors qu’il se pencha pour attraper la goutte à venir, la terre lui monta aux narines et il éternua violemment, ce qui provoqua un mince jet de flammes qui lui sortit par la gueule et qui chauffe quelque peu le derrière de l’autre.

-HOOOLÀ! Fit le garçon en sursautant.

La tête penchée sur le côté, le gros lézard regarda son protecteur, s’assit, et attendit. Le garçon regarda autour. Un champ vide, voilà où ils se trouvaient, et c’était parfait ainsi. Il laissa tomber son sac parterre, le petit dragon se précipita pour le prendre, mais une main se planta devant son museau, il s’immobilisa aussitôt.

-Tu crois quand même pas que j’vais te donner tout ça aussi facilement…

Il ouvrit le sac, y plongea une main et en ressortit un morceau de chair sanguinolente. À la vue de la viande, le dragon se mit à s’agiter, prêt à passer à l’action. Un regard amusé au visage, le jeune Jakob prit son élan puis, d’un vif coup de bras, envoya tournoyer dans les airs ce qui deviendrait le repas de son compagnon. Ce dernier, les yeux rivés au butin vermeille, bondit dans les airs et vola pour attraper sa récompense, qu’il dévora gloutonnement.
Morceau après morceau, le sac de Jakob se vida peu à peu. L’opération se répéta au quotidien et le sac à lunch se fit de plus en plus lourd.

Dans la campagne non loin de la ville de Jaik, la famille Azriel vivait en paix, se suffisant à elle-même. Le père, Anton, amoureux de la nature, passait son temps en forêt à observer et étudier diverses espèces animales et végétales tandis que la mère, Malie, se consacrait à son art, s’installant du matin au soir devant divers paysages et, pinceau en main, traduisait en couleurs et traits ce qu’elle avait sous les yeux et dans la tête. Leur fils unique, Jakob, passait quant à lui le plus clair de son temps dans les airs, ou alors posé ici et là quelque part dans les environs qui chaque jour voyaient leurs barrières défoncées par l’ombre de plus en plus large d’un dragon.



Extraits du journal de Jakob.

13 mai 136

Je n’avais jamais vu cette chaîne de montagnes avant aujourd’hui. Je la ramènerais bien à Malie mais, je n’en ai pas envie. Ce sera pour une prochaine fois. Luzo s’est installé un peu plus bas sur le flanc de la montagne sur laquelle je suis perché. Il vole bien, mais il a la fâcheuse habitude de gober tout ce qui passe, ou alors de percer les nuages avec ses flammes… Sans doute est-ce préférable qu’il ne s’en prenne aux nuages plutôt qu’aux gens.
Je regarde devant moi. Un paysage, c’est beau, mais c’est insatisfaisant. Je voudrais m’y fondre, m’y laisser tomber comme un drap sur un lit et le couvrir tout entier, le voir tout entier, l’avoir tout entier. Je voudrais qu’il me possède et que je le possède. Le paysage fait mal tant il est exempt de tout défaut. Il me brûle les yeux et je l’admire comme un névrosé pourtant, je sais que tout ce qu’il m’en restera, c’est un souvenir tellement infidèle qu’il vaudra mieux l’oublier sur-le-champ. De toute façon, mon premier regard sera mort dès l’instant où j’aurai détourné les yeux de ce tableau, et à moins de mourir et de renaître, je ne le verrai plus jamais comme je l’ai vu. Il y aura toujours mes souvenirs pour l’entacher, ce paysage…

Mon père devrait laisser traîner son alcool plus souvent.

[…]

28 juillet 136

J’ai le vertige, je perds l’équilibre, je marche constamment sur un fil et tomber me donne envie de leur couper les jambes et de leur arracher les yeux.
-Ca va passer… qu’ils me disent. Tu vas t’adapter…
Plutôt me laisser tomber dans un paysage!
Je me crèverai l’œil gauche avec mes ongles.
Je m’arracherai la vue à mains nues et je nourrirai Luzombre avec ma chaire.
Amen.

[…]

19 octobre 136

Trois jours sans rentrer à la maison.
Il pleut. Luzo n’aime pas la pluie, mais au moins, il sait se garder au chaud, et me garder au chaud. Je me dis, maintenant qu’on est seul, que rien ne change vraiment jamais.
Pauvre papa, il va chercher longtemps.
J’écris pour ne pas oublier quel jour on est. Grande nouvelle : on est aujourd’hui.

[…]

137.

La terre… La terre s’est détachée de la terre…Luzo…suit, Luzo… Selenielle est loin, si loin… Suit… Ene nous a apportés avec elle… La terre s’est détachée de la terre, le vent nous a amenés. Amène Luzo, aussi… Papa, abandonné. Sofie, abandonnée. Abandonnés. Abandonnés. Abandonnés. Tous. Jakobo, abandonné. Reste Jakob. N’a jamais été beau, de toute façon… Les dieux sont fous.



En orbite…

Son cahier refermé, Jakob, plutôt que de tourner les pages, les a brûlées. Dès la naissance de l’Ordre des dragonniers, il sut à quoi se consacrer. Dans le but de joindre les rangs de ces soldats du ciel, il s’entraîna. Maîtriser le vol à dos de dragon n’était pas tout. Le combat armé, ou à mains nues, devint une occupation à laquelle il se dédia complètement, sans pour autant délaisser son amour du ciel. Et pour mettre en pratique ses nouvelles acquisitions, quoi de mieux qu’une petite bataille nocturne entre deux édifices… Et la maman dans tout ça? Trop occupée dans sa minuscule chambre à écrire des lettres à une sœur disparue à jamais.
Un certain soir, pendant qu’elle relatait sa platonique journée par écrit à sa défunte sœur, un peu plus loin, assis dans une petite pièce devant un homme au regard grave et aux épaules imposantes, Jakob attendait sa sentence après s’être fait pincer entrain de tabasser un homme qui avait eut le malheur de tenter de lui subtiliser sa montre, songeant que, vu son handicap, Jakob ne serait en mesure de le voir venir par la droite. Trop facile…

-Jakobo Azri-
-Jakob.
-Jakob Azriel, votre comportement est inacceptable.
-Allons, il voulait me voler! Je me suis défendu, c’est tout!
-Vous confondez défendre et défouler, je crois.

Offusqué, Jakob se releva vivement en faisant tomber sa chaise vers l’arrière et prit la direction de la porte de sortie.

-Votre justice est pour les crétins! Si j’avais sut, je serais resté sur Selenielle...

Une seule envie, un seul goût amer, fermenté et puissant qui lui brûlait la bouche à ce moment… L’autre l’interrompit alors qu’il portait la main à la poche du manteau de son père, en quête de cette petite bouteille dans laquelle un morceau de paradis était enfermé…

-L’Ordre des dragonniers, ce nom vous est familier n’est-ce pas?

Pour qui ne l’était-il pas? Jakob fit volte-face, sans parler, et tentant de cacher toute trace de curiosité dans son regard.

-Je crois qu’une juste occupation pourrait vous être bénéfique.
-Quoi!?
-Votre entraînement commence demain, soyez à l’heure.

En scène sur la scène céleste…

À dos de sa monture, Jak sillonne désormais le ciel en compagnie des dragonniers et ce depuis trois ans maintenant. Il semble qu’il ait trouvé son domaine, même si l’envie de disparaître dans un paysage inconnu le prend encore par moments de solitude.



Un peu à l’écart, les bras croisés, le dos bien droit mais la tête légèrement inclinée vers l’avant, il observe de son unique œil, il fixe sans gêne et se fout de savoir à quoi vous pensez en posant le regard sur lui. « Qu’est-ce tu r’gardes!? » vous lancera-t-il sans gêne et sans attendre la réponse avant de passer son chemin et de vous heurter l’épaule au passage.
Dans la foule, il impressionne, il détonne. Ses airs de pirates, son attitude tantôt sombre, tantôt impatiente… Jak donne l’impression de toujours cacher un mystère derrière son cache œil. Dans sa bulle plus qu’il ne le croit, il s’avère quelqu’un de réservé concernant sa vie personnelle, mais qui n’hésite pas pour autant de dire ce qu’il pense, ou ce qu’il laisse entendre qu’il pense…
Poète maudit, il est à la recherche de sensations fortes, de moments d’exaltations, et c’est dans l’excès qu’il les trouve, qu’il s’agisse de l’alcool ou autre, ou encore d’une déprimante solitude et de pensées à la fois lyriques et empreintes de mélancolie. Désillusionné? Peut-être cela lui faciliterait-il la vie. Entre le désir de projeter l’avenir d’une vie meilleure et celui de s’oublier dans un présent intangible, Jakob se perd.
D’un autre côté, il demeure en ce bout d’homme un peu nébuleux les restes d’un gamin hilare et peut-être un peu cinglé. Il refait surface de temps à autres, et laisse apparaître aux yeux d’autrui un Jak au sourire malicieux et au regard espiègle. Immature et irresponsable dans sa vie de tous les jours, à l’opposé, Jakob prend généralement sa fonction de dragonnier très au sérieux et ce, pas seulement parce qu’il assure la survie de la ville d’Ene, mais également parce qu’être dragonnier lui donne une identité claire et précise, une raison d’être officielle et comprise par tous. Pourvu que ça dur…
Rêveur refoulé, il caresse en secret des rêves de grandeur, basés sur des espoirs en lesquels croire lui paraît bête, mais auxquels il ose s’accrocher tout de même.
La solitude ne l’effraie pas et d’ailleurs, il ne compte aucun véritable ami. Les amours ne furent guère plus fructueux. En fait, ils furent confinés à la caverne secrète de Jak.



Élancé, c’est de haut que Jakob regarde la plupart du temps le monde, soit désormais d’environ un mètre quatre-vingt cinq. Entraînements après entraînements, les efforts finissent par porter fruit et la musculature du jeune homme qu’il est devenu traduit bien la force qu’il a acquise au fil du temps. Cependant, reste qu’il n’a pas l’ossature particulièrement imposante, mais on fait avec ce que l’on a, n’est-ce pas, et il ne faut pas sous-estimer le cœur qu’abrite ce ventre, bien au contraire.
Héritage de sa mère, il est doté comme elle d’une très faible pigmentation de la peau et des cheveux. Le blond de sa moyennement longue chevelure frôle le blanc et la pâleur de sa peau lui donne parfois un air un peu malade. Ses yeux par contre, du moins son œil, contraste tout à fait avec le manque de couleur de son visage. C’est un vert flirtant avec le bleu qui illumine son seul iris à la vue. Et c’est sur un visage de forme ronde, un visage aux traits subtils, enfantins, que trône cet œil au regard ardent.
Beau? Qui sait… Quant à lui, il croit ne rien avoir de très enviable physiquement, bien au contraire. Il n’aime pas se voir dans un miroir et croit plus sage d’ignorer les compliments si compliments il y a.
Côté vêtements, Jakob n’est pas du genre à trop varier. Il adopte généralement un style assez classique… Chemises, pantalons amples, bottes… Et la plupart du temps il couvre ses épaules d’une redingote à la couleur plutôt défraîchie, soit dans les tons de brun-gris.

Spoiler:

Errer dans le ciel en compagnie de Luzo, faire la fête dans les bars, finir mort au comptoir d’une taverne, observer les gens, pratiquer une sorte de saut en parachute, sans parachute…, écrire n’importe quoi, se « défendre » dans les petits coins noirs et reculés, etc.

Comment as-tu connu le forum ? Par la pub sur Riddikulus.

D.R.A.G.O.N

Spoiler:

Caractère : Jovial, Luzo est le type de dragon qui dans sa jeunesse rappelait véritablement le chien. Encore aujourd’hui il s’avère un compagnon au caractère facile, mais disons qu’il a calmé ses ardeurs. Toujours prêt pour une envolée, il effectue ce qu’on lui ordonne avec entrain et énergie. Vif, ses yeux expriment vivacité et présence. Il recherche la compagnie des autres dragons et n’aime pas être seul trop longtemps et, si ses compères le trouvent trop énervant, et bien c’est sans hésiter qu’il se retournera vers les autres animaux, plus particulièrement vers les volatiles à plumes. Il sympathise régulièrement avec les mouettes, d’ailleurs… Il ne refuse jamais une partie de jeux à virevolter dans les airs ou à « parachuter » avec Jakob.
Généralement très obéissant, par moments un peu tête en l’air, tant qu’il est concentré sur ce qu’il a à faire, il le fait bien et comme on le lui ordonne. Luzo ne cherche pas vraiment à commander, mais l’envie peut lui prendre de jouer les « têtes de cochons » et de faire la sourde oreille en réponse aux commandements de son maître, surtout si une distraction vient le perturber.

Apparence : Long et svelte, Luzo n’est pas imposant de sa stature, mais ses ailes par contre, sont très larges lorsque déployées. Sa fine et souple silhouette fait de lui un habile volatile et ses longues pattes arrières lui permettent de se déplacer rapidement sur la terre ferme. Sa tête est fine et son coup assez long. Quant à la couleur de ses écailles, elles varient entre le vert pâle, foncé et très pâle. D’étranges formes marquent le dessous de ses ailes et enfin, ses yeux sont d’un bleu très clair, perçant.


Point fort : Sa rapidité.

J'espère que ça convient... ^^

C'est parfait !
Bienvenue sur Selenielle sexy dragonnier, et bon jeu !
Très jolie présentation ^^

Elle a dit sexy!?!
Elle a dit sexy...
... Heeeey merci des compliments. C'est une fiche qui vient du coeur, vous savez...!
Du coeur? Quel coeur?
Breeeef, c'est avec plaaaisir que je joins vos rangs.
J'aime trop vos smileys... ^^

Moi aussi, j'avoue
Heureuse d'acceuillir un jeune homme si séduisant dans notre joyeuse communauté =D