Ahh j'lai perdu !

Tout semblait si calme sous ce paisible dôme de verre à la couleur transparente. La végétation ne bougeait visiblement pas, la petite brise du soir s'était donc déjà éteinte ? Dommage, c'était apaisant que de la sentir vous caresser le visage ainsi par cette soirée éclairée par un clair de lune et même de lointaines étoiles. Gwèn leva la tête mais les regarda sans pour autant s'étonner, il les avait déjà vues tant de fois depuis la catastrophe qu'elles n'avaient pour lui qu'un intérêt diminuant de jour en jour. Pourtant, le ciel, lui, inspirait au jeune homme milles rêves et milles chevauchées merveilleuses avec Hülfwèn, son dragon...
Bientôt, il partirait en raid mais l'angoisse était quand même présente, Gwèndàll n'avait aucune envie d'échouer mais... il est vrai que les autres dragonniers de l'Ordre paraissaient bien plus expérimentés que lui. Peut-être qu'à force de volonté et d'entraînement le jeune homme arriverait à les égaler... un jour peut-être... bien que, pas ce soir. Aujourd'hui il s'était détendu et avait revisité pour une énième fois la ville d'Ene... passant cette fois-ci par la piste d'envol, les stalles des dragons où il y avait marqué une longue pause en compagnie du sien mais aussi, dans le dortoir, où ses affaires étaient déjà rangées soigneusement. Ensuite, il était allé faire quelques petites emplettes en ce jour de marché pour être sur d'avoir tout ce qu'il fallait. Puis enfin, après avoir longuement erré dans la cité, Gwèn qui avait repéré ce grand dôme dans lequel il n'avait jamais pénétré du moins jusque là où ses souvenirs remontent, le jeune homme avait décidé d'y pénétrer, sereinement.
Gwèn longeait depuis déjà un petit moment la rivière et une fois arrivé à peu près au centre du dôme que celle-ci traversait, il s'assit. Son seul oeil visible, le bleu, scrutait l'eau très claire, presque transparente, où se reflétait son visage et par extension son corps tout entier.
Ses cheveux blancs tombaient délicatement sur ses épaules carrées et cachaient son oeil, dont il n'aimait ni voir la couleur, ni voir les motifs. Il portait une simple chemise blanche accompagnée d'un pantalon noir serré par une simple ceinture de même couleur. Son air était calme et impassible.
S'allongeant dans l'herbe, il resta bien une heure entière à rêvasser, seul, des gens étaient passés et l'avait regardé étrangement mais tout ça, lui était égal.

« Quelle chaleur ! Cela en est presque désagréable ! »

Sa voix insatisfaite venait de déchirer le silence pesant et quelques têtes se tournèrent vers lui, étonnées. Mais ce qui fut le plus étonnant c'est que Gwèndàll se leva et se dirigea vers la rivière. Il enleva son T-shirt et son pantalon, ne restant vêtu que d'un simple caleçon noir avant de plonger dans l'eau tiède qui provenait de la tour d'Ene. Ouvrant les yeux, Gwèn n'eut qu'une vision très sombre, ne voyant pas vraiment où était le fond ni où il nageait. Un agréable soupir s'échappa furtivement de sa gorge et le jeune homme s'adossa contre le bord de la rivière, juste la tête dépassant de l'eau. Ses cheveux blancs n'aidaient pas vraiment à la discrétion et les gens discutaient entre eux, le regardant étrangement. Pourtant Gwèndàll s'occupait d'autre chose.
Il venait de porter la main à son cou et.. il ne trouvait plus sa croix, sa précieuse croix ! Il sortit de l'eau rapidement puis se rhabilla cherchant sa croix partout autour de lui mais le manque de lumière devint vite handicapant et le jeune homme commença presque à paniquer. N'abandonnant pas les recherches, Gwèn continua à demander aux personnes passant dans le dôme si elles n'avaient pas vu une croix en leur faisant une description plus complète mais tout le monde passait sans vraiment l'écouter... à son grand damne je le crains. Tout cela dura bien une demi heure jusqu’à ce que Gwèndàll se laisse tomber dans l’herbe, découragé mais surtout triste d’avoir perdu le seul présent de son ancien précepteur.
Quelques secondes après, quelqu’un lui tapota l’épaule et il se retourna, le visage froid et impassible. Cette personne lui tendait devant elle un pendentif il avait déjà vu. Tout à coup, son visage s’illumina et un faible sourire s’y dessina.

« C’est à vous ? Je viens de le trouver il y a quelques minutes. »

« Je... je .. Merci infiniment je l’avais comme qui dirait… »

« Perdu ? »

« C’est exact ! »

Un sentiment presque d’euphorie s’emparant du jeune homme. Il attrapa le pendentif et le remis à son cou avec un empressement non feint. La prochaine fois, Gwèn se promit d’être beaucoup moins négligeant.
Sortant de son monde il remarqua qu'il ne s'était même pas présenté à la personne qui lui avait rendu sa précieuse croix. Gwèndàll se releva puis lui tendit la main avec un sourire.

« Je me nomme Gwèndàll. »

La brise du soir avait quasiment totalement disparu, laissant place à un vide silencieux et complet. Les petites feuilles des buissons perdus au milieu du parc ne frissonaient plus et l'herbe douce ne se courbait plus.
Des murmures discrets s'éveillaient ici et là, puis le brouhaha des habitants repartait brusquement. Des éclats de rire parfois, des chuchotis d'autres fois... Un mère trempait avec lassitude les pieds de son marmot dans l'eau du Ruisseau du Solitaire, pendant que ce dernier chahutait. Un vieux paysan malade remuait sa canne avec apathie en murmurant entre son dentier quelques vieux présages de famille.

« Bêêêêêê... »

Goade passa devant un troupeau de moutons qui beuglaient à tue-tête en secouant leur tignasse frisée, tandis qu'un vieux chien de berger agitait la gueule et claquait des mâchoires devant les brebis les plus indisciplinées qui essayaient de s'échapper du parc. Un moutard âgé d'une dizaine d'année, un bâton à la main, regroupa le troupeau en quelques gestes maladroits.
En passant devant Goade, le marmiton la salua d'un geste de la main. Il la connaissait bien. La jeune femme passait souvent par ici et croisait régulièrement le chemin de ce gosse orphelin chargé de surveiller le troupeau avec son cabot aux poils touffus.
Non pas qu'elle était une habituée de ces lieux, la Goade, mais il lui arrivait très souvent de venir lâcher Fÿn dans le parc d'Ene, en début de soirée, quand la ville devenait comme festive. En effet le parc se remplissait de plus en plus et, la soirée étant bonne et chaude, le dôme de verre se remplit peu à peu.
Mais, revenons à Fÿn... Impérial et élégant, il était toutefois d'une impatience infinie lorsqu'il s'agissait d'aller se dégourdir les ailes. Quasiment tous les soirs, Goade était obligée de venir le lâcher ici, pendant une bonne demie-heure. Non loin d'être une corvée, cette sortie quotidienne était d'ailleurs une façon pour la dragonnière de se reposer en toute tranquilité et de faire la connaissance, régulièrement, des nouvelles recrues dernièrement engagées dans l'Ordre.
Fÿn posé adroitement sur son bras droit ganté d'une manche de cuir (imaginez les serres d'un faucon enfoncées à nue sur votre peau... ), remuant ses immenses ailes dorées, Goade avançait d'une allure souple de félin, foulant le gazon parfaitement tondu, de ses bottines de daim.
Un cri perçant, long et terriblement dechirant se fit entendre, et attira l'attention d'un bon nombre d'habitants. Quelques regards curieux et surpris se dirigèrent vers la brunette, qui, avec un sourire maladroit, s'excusa de la gêne occasionée.

« Allez, ouste, Fÿn »

Chuchota-t-elle, caressant de ses lèvres le doux poitrail de l'animal. Aussitôt dit, aussitôt fait : le volatile, dans un autre cri suraigû, déploya ses gigantesques ailes et prit son envol, perdant en même temps quelques jolies plumes ambrées.
La jeune femme le regarda s'envoler, de toute façon, il ne pourrait pas aller bien loin... Le parc d'Ene était couvert, c'était bien connu.
La dragonnière profita de ce moment pour, comme à son habitude, faire le tour du parc. Son pied avait buté sur quelque chose et la jeune femme s'était empressée de voir ce qu'il en était.

« Tiens ? »

Gode se pencha vers le sol, et d'un geste vif & rapide, chopa l'énorme bijou dans ses mains.
Une croix. Géante. D'un blanc échancré. Des motifs, vagues, étaient gravés dessus et...
Un jeune homme, apparement désespéré. Ce jeune garçon à la chevelure aussi blanche que la neige. D'un blanc... Immaculé.
Il s'était retourné. Une paire d'yeux vairon la fixa. Un visage au teint de lait. Un oeil gris, presque décoloré. Des tatouages étranges autour de ce dernier. Une étoile, un signe...
« Enchantée Gwèndàll... Moi, c'est Goade. »

Il s'était empressé de lui arracher le précieux pendantif des mains, et d'un geste fébril se l'était rattaché autour du cou. Après coup, il se sentit mieux, comme détendu, soulagé. Le médaillon devait avoir une importance phénoménale à ses yeux pour qu'il se mette à le chercher aussi frénétiquement que tout à l'heure...

« Ca a... Une signification particulière ? »

Demanda-t-elle alors de sa voix légèrement grave et cassée, sur un ton mystérieux et interrogatif. Le regard empourpré de la brune essayait de décrypter les nombreux dessins figurant sur la croix. Puis ce même regard, sombre, furtif et presque animal, revint doucement se poser dans celui, hypnotisant, de l'élégant jeune homme aux yeux impairs.
Une légère brise s'engouffra dans les cheveux de la jeune femme, glaçant sa nuque. La brise était revenue.

Ses yeux vairons étincelaient comme deux diamants, tel les yeux d'un enfant devant quelque chose de merveilleux, de nouveaux, inspirant une euphorie passagère, pourtant si agréable qu'on en essayait de rattraper les fragments partant comme les pétales de roses lors d'une brise hivernale un peu trop fort à chaque fois mais sans succès.
Le temps paru étrangement s’arrêter quand Gwèndàll se mit à fixer son pendentif tout en passant le doigt dessus. Il connaissait les reliefs, les formes et les couleurs de la croix mieux que personne et n’aurait jamais supportée de le perdre un jour… C’était son dernier souvenir d’un endroit dont il ne reverrait probablement jamais les jardins fleuris de l’hiver, là où les roses poussaient à la mauvaise saison. Le jeune homme détourna son regard doucement du pendentif et observa l’espace de quelques secondes un parc remplit de monde où la ville d’Ene commençait à s’éveiller, comme chaque soir. Les habitants formaient déjà des petits groupes, par affinités je pense et en résultaient des discussions animées. D’autres personnes restaient à l’écart, certaines en couple, profitant de l’intimité que le fait d’être en tête-à-tête leur procurait. Certaines restaient seules, en proie à un désarroi tel que même leurs plus proches amis n’arriveraient pas à guérir… Tant de gens restaient ici que Gwèn’ se dit qu’il fallait peut-être un peu plus s’ouvrir sur le monde extérieur.
Il n’avait jamais remarqué tout ça, trop occupé avec ses propres besoins personnels qu’il en oubliait le reste. Enfin… le jeune homme n’avait jamais eu d’amis à Ene, n’avait jamais eu le temps de s’en faire, ni peut-être eu le rang nécessaire pour que les autres daignent lui parler. Ce n’était qu’un vagabond après tout, mais plus maintenant.
Le son de la voix de Goade le ramena à la réalité.

« Hum ! »

Il commença sur ce mot, cherchant de toute évidence par où commencer ou plutôt… comment commencer ? Gwèn passa la main dans ses cheveux laissant tomber plusieurs mèches pour cacher son œil gris et les signes noirs… De toute évidence il fallait bien répondre, même si c’était plus par politesse que par envie, la question était tout de même bien posée dans le contexte. Après tout, c’était quand même elle qui lui avait ramené le pendentif.
Ses yeux se posèrent sur ceux de Goade, leur couleur était très étonnante et agréable à regarder, très saisissant et un léger sourire échappa au jeune homme.

« Très.. En fait, elle appartenait à mon… comme qui dirait… précepteur. Celui-ci était un homme d’église et son église était vouée au culte du dieu… »

Non, il ne fallait pas parler de lui, après tout ce n’était pas grâce à lui qu’ils étaient tous en vie, là, sur cette plate-forme volante coupée de tout mais grâce à Ene… Ils n’étaient probablement pas morts, non, dans l'église il ne fallait pas y penser.

« C’est le seul et unique présent de lui qu’il me reste… »

* Et tout un paquet de souvenirs aussi bon que mauvais… *

Gwèn s’était levé en commençant son discours, trop court et sans intérêt même à son propre goût. Attrapant sa veste noire étant restée à ses pieds, il la passa avec élégance sur sa chemise blanche. C’est qu’il commençait à faire frais dans le parc.

« Vous… faites parties de l’Ordre ? »

Gwèndàll se sentait un peu mal à l’aise quand même, le jeune homme ne connaissait aucun des dragonniers, ni même le nom de ses chefs d’expédition. On l’avait un peu balancé comme ça dans sa chambre avec un papier lui disant quel était désormais son dragon, sans indication ni rien et en réalité, le jeune homme avait un peu « appris sur le tas » comme qui dirait…
On entendit soudainement le cri d’un corbeau et levant les yeux vers le ciel, ou plutôt le haut du dôme, deux silhouettes d’oiseaux se dessinaient distinctement. Un faucon blanc poursuivant un corbeau noir. Gwèn s’amusa de la scène, Vìval était donc déjà revenu, s’amusant avec une proie pendant que son compagnon discutait avec Goade. Intelligent le piaf.
A quiconque était ce corbeau, il allait se faire bientôt massacrer, son faucon était entrain d’aller à pleine vitesse dessus. Etonnant de voir à quelle vitesse ils se déplaçaient.
Gwèn siffla deux fois à l’attention de Vìval qui n’arrêta pas sa course au contraire, l’accéléra même avec de décrire une courbe et d’arriver vers Gwèn.

« On ne tue pas les oiseaux des autres, surtout quand on ne sait pas à qui ils appartiennent ! »

Ce n’était pas vraiment un reproche, le jeune homme s’amusait assez de ce genre de situation dont le comique échappait à tout le monde, sauf lui. Une différente façon de voir les choses.

#_Tant pis pour le malentendu, on va dire que ton faucon poursuit le mien parce que... Parce qu'il est amoureux *SBAF*

La question subitement posée par Goade sembla poser un petit problème à Gwèndàll qui de toute évidence était avard de détails à propos de son précieux pendentif. Il semblait réfléchir, d'abord, à la tournure de la réponse qu'il dirait. Passant une main hésitante dans ses cheveux d'un blanc étincelant, il posa son regard étonnant sur celui de la brunette, qui, attentive, écouta silencieusement la réponse. Derrière elle, le bambin de tout à l'heure dont les pieds trempaient dans l'eau sembla trouver le moment parfait pour faire sa crise de la journée. Un long pleure sacadé de hoquets raisonna dans le silence et Goade dût se rapprocher un peu plus du jeune homme pour pouvoir entendre ses paroles.
Un précépteur? Une église? Un Dieu?
C'était bien ce qu'elle pensait, le bijou avait une conotation religieuse.
Et... C'est tout? Le peu de renseignement qui s'échappa de la bouche du jeune homme ne suffit pas à taire la curiosité affolante de la brunette, qui ne répondit pas tout de suite.

-Un dieu vous dîtes? Ah, c'est...

Toutefois elle ne put continuer sa phrase car Gwèndàll changea subitement de sujet. Après tout, elle aurait dû répondre plus vite, mais la réponse du garçon l'avait laissé un peu pensive. Oh et puis, ce n'était pas ses affaires...
A la question de son interlocuteur, Goade afficha un doux sourire qui illumina son joli visage au teint de pêche.
Ses grands yeux clignèrent un instant sous la brise soudaine et fraîche, puis, soufflant sur une mèche de cheveu qui gênait sa vue, elle répondit en toute tranquilité.

-Oh oui! Et j'en suis ravie..

Répondit-elle mystérieusement. Il était étrange qu'elle n'ait jamais vu ce dénommé Gwèndàll car habituellement elle connaissait, au moins de vue, la plupart des dragonniers présents dans l'Ordre. Peut-être avait-il été récemment embriguadé? En tant que CE il était préférable qu'elle connaisse un minimum de dragonniers, malgré tout il en restait quelques uns qu'elle n'avait encore connu que de vue et avec qui elle se ferait un plaisir de discuter un jour. Leur discussion ne tournerait sûrement qu'autour des dragons mais après tout Goade n'était pas familière et il ne lui viendrait pas à l'idée d'aller boire un verre au mess avec un dragonnier inconnu et de lui parler du temps qu'il fera demain et de sa race de chien préféré...

-Je suppose que vous faîtes aussi partie de cette fabuleuse caste, Gwèndàll.

C'est alors qu'un cri perçant déchira le silence, raisonnant au dessus d'eux. Tiens tiens! Goade reconnu immédiatement ce cri... Elle leva les yeux et aperçut, non sans grande surprise, Fÿn tournoyer dans le ciel de verre. Derrière lui planait un délicieux faucon aux plumes blanches. Celà fit froncer les yeux à la jeune femme qui observa avec plus d'attention le spectacle. Spectacle dont se délectait les plus grands amateurs de volatile d'ailleurs...
C'est alors que Gwèndàll lança une phrase haut perchée à l'attention du volatile blanc. Goade en conclut qu'il lui appartenait.
Mais qu'est-ce qu'il foutait, ce faucon blanc? Il poursuivait Fÿn? Le cri déchirant de tout à l'heure, Goade en avait compris la signification. Un appel au défi lancé avec fureur, dans le langage des piafs. Un sourire étira les lèvres de la demoiselle qui jeta un regard provocateur à Gwèn.

-Vous avez inicier votre piaf au combat?... Ou au canibalisme?

Un rire sombre agita la poitrine de Goade et elle courba la nuque de nouveau pour se donner une idée du spectacle.
Fÿn continuait de tracer des courbes souples, et, rapide, il esquivait habilement les piquées du faucon adverse.
Un sifflement soufflé du bout des lèvres de Goade suffit à occuper l'attention de Fÿn, qui, dessinant un joli tracé dans le presque-ciel, fendit l'air de son énorme gabari pour fondre sur elle, tout comme le faucon blanc fondait sur Gwèndàll. ~~et là, BAM! ils se rentrèrent dedans~~
Fÿn était un faucon dont la race était inconnue. Il semblait d'ailleurs être le croisement de deux espèces car son plumage était celui d'un faucon et sa taille imposante celle d'un aigle royal. Mesurant bien plus d'1mètre et demi d'envergure toute aile déployée, il vous assomait facilement d'un coup d'aile. Son plumage, ambré, possédait des plumes couleur d'or et celà rendait folle amoureuse notre brunette aux yeux d'églantine. Elle avait eu un coup de coeur pour ce grand piaf impérial, et ce fut réciproque. Jalou comme un pou, Fÿn ne tolérait aucun mâle (de son espèce ou non) aux côtés de sa chère et tendre maîtresse. C'est pour cette raison que Goade se dit qu'elle n'aurait pas eu besoin de siffler pour l'appeler, car il serait venu guetter de lui-même.
Goade leva le bras, prête à réceptionner l'oiseau. Un long fil de cuir était enroulé autour de la patte arrière droite de Fÿn, montrant alors qu'il n'était pas un faucon sauvage.
Plusieurs personnes présentes dans le parc regardait, avec un sourire ahuri, les deux oiseaux et leur deux propriétaires. Ils devaient sûrement se demander si ce n'était pas un spectacle de foire ou autre chose dont les animateurs étaient payés pour divertir un peu les habituants d'Ene...